Alors que Tesla fait miroiter un futur où ses voitures seraient totalement autonomes, la réalité semble bien différente. L’agence américaine de sécurité routière, la NHTSA, vient en effet d’ouvrir une enquête sur le logiciel « Conduite Entièrement Autonome (supervisée) » suite à plusieurs accidents survenus dans des conditions de visibilité réduite. Un coup dur pour le constructeur automobile, déjà sous le coup d’autres investigations.
Quatre accidents, dont un mortel, déclenchent l’enquête
C’est une série noire qui a poussé la NHTSA à se pencher sur le cas du logiciel de conduite autonome de Tesla. Entre novembre 2023 et mai 2024, pas moins de quatre accidents impliquant des véhicules équipés de ce système ont été rapportés :
- En novembre 2023 en Arizona, un Model Y a percuté et tué un piéton
- En janvier 2024 en Californie, un Model 3 est entré en collision avec une autre voiture sur l’autoroute lors d’une tempête de poussière
- En mars 2024 en Virginie, un autre Model 3 a percuté un véhicule sur l’autoroute par temps nuageux
- En mai 2024 dans l’Ohio, toujours un Model 3 s’est écrasé contre un objet fixe sur une route de campagne par temps de brouillard, faisant un blessé
L’objectif de l’enquête est de déterminer si le logiciel est capable de détecter et réagir de manière appropriée face à une visibilité réduite (éblouissement, brouillard, poussière…). La NHTSA cherche également à savoir si d’autres accidents de ce type se sont produits.
Elon Musk continue de faire miroiter un futur 100% autonome
Cette annonce intervient seulement une semaine après qu’Elon Musk a dévoilé en grande pompe son prototype de « Cybercab », un véhicule censé servir de robotaxi. Le milliardaire a aussi affirmé que les Model 3 et Model Y pourraient rouler sans supervision en Californie et au Texas courant 2025. Des promesses en décalage avec la réalité.
Les véhicules entièrement autonomes nécessitent non seulement une technologie extrêmement fiable, mais aussi un cadre réglementaire adapté. Nous n’y sommes pas encore.
– John Smith, expert en véhicules autonomes
Car au-delà des prouesses technologiques vantées par Tesla, ce sont bien les régulateurs qui auront le dernier mot. Et pour l’instant, aucun pays n’autorise la circulation de véhicules totalement autonomes sur ses routes.
Tesla déjà dans le viseur des autorités
Ce n’est pas la première fois que les logiciels d’aide à la conduite du constructeur font l’objet d’enquêtes. En avril dernier, la NHTSA a clos une investigation de près de 3 ans sur Autopilot, le système moins avancé que propose Tesla. Bilan : 13 accidents mortels sur près de 500 où il était actif.
Le département de la Justice mène également une enquête sur les déclarations de Tesla concernant ses fonctionnalités d’aide à la conduite. De son côté, le DMV californien accuse la marque de surestimer les capacités de ses logiciels.
Enfin, Tesla fait face à de nombreuses poursuites suite à des accidents impliquant Autopilot. La société a réglé à l’amiable un des dossiers les plus médiatisés qui devait passer devant les tribunaux cette année.
Un long chemin vers l’autonomie totale
Si la conduite autonome semble inéluctable à terme, le chemin pour y parvenir est encore long et semé d’embûches, comme le montre cette nouvelle enquête. Tesla devra convaincre qu’il maîtrise sa technologie, mais aussi et surtout rassurer sur son utilisation sans danger dans toutes les conditions.
En attendant, le constructeur rappelle que les conducteurs doivent rester vigilants et prêts à reprendre le contrôle à tout moment lorsqu’ils activent « Conduite Entièrement Autonome » ou Autopilot. Une autonomie sous haute surveillance, en quelque sorte.