L’impression 3D métal est en passe de transformer radicalement l’industrie manufacturière. Toutefois, malgré son potentiel immense, cette technologie peine encore à s’imposer à grande échelle. C’est là qu’intervient Freeform, une startup fondée par d’anciens ingénieurs de SpaceX, qui ambitionne de changer la donne grâce à une approche innovante alliant IA et données.

Les limites actuelles de l’impression 3D métal

Si l’impression 3D métal existe depuis plusieurs années, son adoption reste freinée par plusieurs facteurs :

• Une qualité souvent aléatoire et peu fiable
• Une vitesse d’impression très lente
• Des coûts prohibitifs, les imprimantes étant vendues à des prix astronomiques

Face à ces écueils, beaucoup d’entreprises hésitent à se lancer, et l’impression 3D métal peine à réaliser pleinement son potentiel de disruption des méthodes de production traditionnelles.

L’approche révolutionnaire de Freeform

Freeform, startup cofondée par Erik Palitsch et TJ Ronacher, deux anciens ingénieurs de SpaceX, entend bien changer la donne. Leur idée : plutôt que de vendre des imprimantes, proposer directement un service d’impression utilisant un process innovant et optimisé.

Quand on décide de ne pas se contenter d’une imprimante dans une boîte et qu’on a la liberté de concevoir une usine automatisée de A à Z, les possibilités sont immenses.

Erik Palitsch, CEO de Freeform

Leur système repose sur une boucle de rétroaction alimentée par de la vision par ordinateur à haute vitesse qui supervise l’impression à l’échelle de la microseconde. Les données collectées sont traitées par des algorithmes d’IA spécialement conçus tournant sur des GPU et FPGA de dernière génération.

Cette approche permet de surmonter les problèmes de qualité en ajustant les paramètres d’impression en temps réel, tout en maintenant une rapidité d’exécution élevée. Et en opérant comme un service plutôt que comme un vendeur d’imprimantes, Freeform simplifie le modèle économique et le rend plus accessible.

Un jeu de données unique au monde

La puissance de la solution Freeform repose aussi sur la richesse des données accumulées. Chaque impression permet d’alimenter et d’entraîner les algorithmes d’IA, améliorant constamment leurs performances.

Nous sommes en train de construire le plus grand jeu de données d’impression 3D métal au monde. C’est pour cela que des entreprises comme Boeing viennent vers nous.

Tasso Lappas, CTO de Freeform

Cette expertise unique dans la collecte et le traitement de données d’impression 3D, couplée aux avantages inhérents à la fabrication additive en termes de flexibilité et d’agilité, permet à Freeform de proposer une offre extrêmement convaincante.

14 millions de dollars levés auprès de Nvidia et Boeing

Pour accélérer son développement, Freeform vient de lever 14 millions de dollars auprès de deux investisseurs de renom : Nvidia, via son fonds d’investissement d’entreprise, et Boeing via AE Ventures.

Au-delà de l’apport financier, ce partenariat ouvre à Freeform l’accès à des ressources précieuses :

• Du matériel de pointe, comme les GPU H100 de Nvidia
• Un soutien au processus de qualification en tant que fournisseur aéronautique
• Des commandes substantielles de pièces de la part de Boeing

Cet investissement de poids valide la pertinence de l’approche Freeform et va permettre à la startup de changer d’échelle en développant notamment une nouvelle génération d’imprimantes ultra-rapides.

Un marché très large, de l’aérospatial à l’automobile

Si Freeform a d’abord fait ses preuves dans l’aérospatial, en produisant des composants de moteurs de fusée pour SpaceX, son champ d’application est bien plus large. La startup revendique déjà des clients dans des secteurs aussi variés que l’automobile, l’industrie ou l’énergie.

Nous fabriquons de tout, des composants de moteurs de fusée aux pièces d’échappement pour des Formule 1.

Erik Palitsch

Avec sa levée de fonds, Freeform compte bien accélérer sa croissance et s’imposer comme un acteur incontournable de la production de pièces métalliques de haute performance, quel que soit le secteur. Son objectif : embaucher 55 personnes dans l’année pour renforcer ses équipes.

En route vers l’avenir de la fabrication additive métal

Même si leur approche a mis du temps à mûrir, passant de la théorie à la réalité industrielle, les fondateurs de Freeform sont convaincus d’avoir développé une solution qui va révolutionner l’impression 3D métal.

Avec une équipe de seulement 6 personnes, nous avons construit de zéro la plateforme de frittage laser la plus rapide au monde, avec tout le hardware et le software associé. Nous avons fait des choses que beaucoup jugeaient impossibles.

Erik Palitsch

Portée par sa maîtrise technologique et ses partenariats stratégiques, Freeform semble promise à un bel avenir dans un marché de l’impression 3D métal en plein essor. Une startup à suivre de près pour comprendre comment la fabrication additive, dopée à l’IA, est en train de façonner l’industrie de demain.