Elon Musk a créé la surprise lors du dernier rapport financier de Tesla en annonçant que son entreprise teste actuellement un service de robotaxis autonomes dans la région de la baie de San Francisco. Le milliardaire vise un lancement officiel dès l’année prochaine en Californie et au Texas, avant une expansion à d’autres états américains.
Des employés servent déjà de cobayes
Selon David Lau, vice-président de l’ingénierie logicielle chez Tesla, les véhicules utilisés pour ces essais embarquent toujours un conducteur de sécurité prêt à reprendre le contrôle en cas de besoin. Il faut en effet rappeler qu’à ce jour, aucun véhicule Tesla n’est capable de se mouvoir sans supervision humaine, y compris ceux équipés de la version bêta du logiciel Autopilot, sobrement baptisée « Full Self-Driving » (FSD).
Tesla considère ce système comme une aide à la conduite avancée et non comme une solution de conduite autonome à part entière telle que celle déployée par Waymo dans ses robotaxis à Phoenix et San Francisco. FSD propose certes des fonctionnalités automatisées sur autoroute et en ville, mais requiert que le conducteur reste vigilant et prêt à intervenir à tout moment.
Le défi de la régulation
Elon Musk a précisé que Tesla suivra le processus d’homologation auprès des autorités californiennes avant de commercialiser son offre auprès du grand public. Celui-ci comprend plusieurs étapes impliquant le DMV (Department of Motor Vehicles) ainsi que la commission des services publics. À ce jour, seule Waymo a obtenu le feu vert pour opérer un service payant de robotaxis à San Francisco.
Je m’attends à un processus plus fluide au Texas, mon état d’origine.
– A déclaré Elon Musk, non sans critiquer au passage la lourdeur administrative californienne
Des promesses en demi-teinte
Cette annonce survient après des années de promesses non tenues d’Elon Musk quant aux capacités des Tesla à se conduire de façon autonome. Dès 2016, il affirmait sur le site de Tesla (message depuis supprimé) que tous les véhicules produits disposaient du matériel nécessaire pour une conduite autonome complète. Les années suivantes, il a laissé entendre qu’il suffirait d’activer le bouton pour voir les rues envahies de voitures se conduisant seules.
Mais même cet aspect matériel s’est avéré exagéré. Tesla a dû procéder à des mises à niveau sur les véhicules équipés des premières versions du hardware dit « Full Self-Driving ». Et lors de la conférence téléphonique de mercredi, Elon Musk a admis que les voitures dotées du « Hardware 3 » (produit depuis 2019) pourraient ne pas être en mesure d’atteindre une autonomie complète.
Si nous parvenons un jour à un logiciel d’auto-conduite ne fonctionnant pas sur le Hardware 3, nous remplacerons gratuitement ce matériel.
– S’est engagé le patron de Tesla
Un avenir encore incertain
Malgré ces déclarations enthousiastes, de nombreux obstacles technologiques et réglementaires se dressent encore sur la route des robotaxis Tesla :
- La nécessité de prouver la fiabilité et la sécurité du système en toutes circonstances
- L’acceptation du public et sa confiance dans les véhicules autonomes
- L’adaptation des villes et des infrastructures à cette nouvelle mobilité
- Les questions de responsabilité en cas d’accident
- La concurrence d’autres acteurs comme Waymo, Cruise (General Motors) ou Argo AI (Ford et Volkswagen) qui développent leurs propres solutions
Autant de défis qu’Elon Musk et ses équipes devront relever pour transformer leur rêve de robotaxis Tesla en réalité. Les prochains mois seront décisifs pour juger de la faisabilité et de la pertinence de ce projet ambitieux, qui pourrait révolutionner nos déplacements urbains ou au contraire rejoindre la longue liste des promesses non tenues du trublion milliardaire.