Le géant de la technologie Google franchit une nouvelle étape dans le domaine de l’intelligence artificielle générative avec le lancement de Veo, son générateur vidéo IA, en preview privée pour certains clients de Google Cloud. Cette avancée majeure promet de révolutionner la création de contenu vidéo pour les entreprises, en permettant de produire rapidement des clips vidéo de haute qualité à partir d’images et de prompts textuels.
Veo : un modèle d’IA puissant pour la génération vidéo
Dévoilé en avril dernier, Veo est capable de générer des clips vidéo de 6 secondes en 1080p, à 24 ou 30 images par seconde, mettant en scène des animaux, des objets et des personnes. Le modèle est en mesure de capturer différents styles visuels et cinématographiques, allant des paysages aux time-lapses, et peut même éditer des séquences déjà générées.
Selon Warren Barkley, directeur principal de la gestion des produits chez Google Cloud, le temps écoulé depuis l’annonce initiale de Veo a permis à Google de perfectionner le modèle pour répondre aux besoins des entreprises clientes de Vertex AI, la plateforme de développement d’IA de Google Cloud.
« Depuis l’annonce de Veo, nos équipes ont augmenté, renforcé et amélioré le modèle pour les clients d’entreprise sur Vertex AI », affirme Warren Barkley.
Des partenariats prometteurs pour étendre les cas d’usage
Le lancement de Veo sur Vertex AI va permettre à certains clients, comme la plateforme de questions-réponses Quora, d’intégrer cette technologie à leur chatbot Poe. De son côté, Mondelez International, propriétaire de la marque Oreo, pourra exploiter Veo pour créer du contenu marketing avec ses agences partenaires.
« Nous avons créé Poe pour démocratiser l’accès aux meilleurs modèles d’IA générative du monde », souligne Spencer Chan, responsable produit de Poe. « Grâce à des partenariats avec des leaders comme Google, nous élargissons les possibilités créatives sur toutes les modalités d’IA. »
Faire face aux risques des deepfakes et protéger les créateurs
Conscient des risques liés aux deepfakes, Google a mis en place des filtres au niveau des prompts pour Veo, afin de limiter la génération de contenu violent ou explicite. La société utilise également sa technologie de filigrane propriétaire, SynthID, pour intégrer des marqueurs invisibles dans les images générées par Veo.
Quant à la question épineuse de l’utilisation des données pour entraîner les modèles d’IA, Google reste évasif sur les sources exactes, indiquant seulement que Veo « peut » être entraîné sur « certains » contenus YouTube « conformément à l’accord de Google avec les créateurs de YouTube ».
L’avenir de la création vidéo : entre opportunités et défis
Si Veo promet de réduire les coûts et d’accélérer la production de contenu vidéo pour les entreprises, cette technologie soulève également des inquiétudes quant à son impact sur les emplois créatifs. Une étude commandée par l’Animation Guild estime que plus de 100 000 emplois dans le cinéma, la télévision et l’animation aux États-Unis seront perturbés par l’IA d’ici 2026.
Face à ces enjeux, Google semble adopter une approche prudente et progressive dans le déploiement de Veo. La société n’a pas donné de date précise pour la disponibilité générale de Veo sur Vertex AI, ni pour son intégration à d’autres plateformes et services Google.
- Veo génère des clips vidéo de 6 secondes en 1080p à partir d’images et de prompts
- Le modèle capture différents styles visuels et cinématographiques
- Des partenariats avec Quora et Mondelez International pour étendre les cas d’usage
- Google utilise des filtres et sa technologie SynthID pour limiter les risques liés aux deepfakes
En somme, le lancement de Veo marque une étape importante dans l’évolution de la création de contenu vidéo assistée par l’IA. Si cette technologie ouvre de nouvelles perspectives pour les entreprises, elle soulève également des questions cruciales quant à son impact sur les emplois créatifs et la nécessité de protéger les droits des créateurs. L’approche mesurée de Google témoigne de la complexité de ces enjeux, qui façonneront sans nul doute l’avenir de l’industrie vidéo à l’ère de l’intelligence artificielle.