Le célèbre investisseur Marc Andreessen a récemment partagé ses inquiétudes suite à des rencontres avec des représentants du gouvernement Biden en mai dernier concernant l’avenir de l’intelligence artificielle. Lors d’une interview avec la journaliste Bari Weiss cette semaine, il a décrit ces réunions comme étant « absolument horrifiantes » et a avoué avoir été « très effrayé », ce qui a joué un rôle clé dans sa décision de soutenir Donald Trump.

Des Positions Radicales Qui Inquiètent La Silicon Valley

Ce qui a le plus effrayé Marc Andreessen, c’est la vision de certains représentants du gouvernement concernant le rôle de l’État dans l’IA. Il a décrit une équipe jeune et « radicalisée », « assoiffée de sang », dont les idées politiques seraient « préjudiciables » à ses intérêts et à ceux de la Silicon Valley.

Selon lui, ils envisageraient un contrôle gouvernemental de l’IA au point de devenir des faiseurs de marché, ne permettant qu’à quelques entreprises coopérant avec le gouvernement de prospérer. Andreessen s’est senti découragé d’investir dans l’IA :

Ils nous ont carrément dit : « N’investissez pas dans des startups d’IA, ne financez pas de startups d’IA ».

– Marc Andreessen

Évidemment, nous ne savons pas comment les autres participants à la réunion se souviennent de ces discussions, ni même avec qui exactement Andreessen s’est entretenu. Mais on peut comprendre pourquoi de telles pensées seraient effrayantes pour lui en particulier, sachant que sa firme a soutenu des startups IA comme xAI d’Elon Musk, Mistral AI et Character.AI.

Un Opposant De Longue Date À La Réglementation De L’IA

Il est intéressant de noter qu’en juin 2023, bien avant ces réunions, Marc Andreessen avait publié un manifeste sur l’IA intitulé « Pourquoi l’IA sauvera le monde » dans lequel il mettait en garde contre la réglementation de l’intelligence artificielle. C’est donc un sujet qui le préoccupe depuis un certain temps.

Publiquement, l’administration Biden a pris des mesures moins drastiques sur l’IA que ce dont Andreessen se souvient. En octobre 2023, le président Joe Biden a signé un décret contenant une série d’engagements volontaires à suivre pour les entreprises d’IA, comme le partage des résultats des tests de sécurité avec le gouvernement. Il a également appelé le Congrès à évaluer la manière dont les entreprises d’IA recueillent les données.

Ce décret a reçu un accueil mitigé de la Silicon Valley à l’époque. Sam Altman, d’OpenAI, a tweeté qu’il y avait « de très bonnes choses » dans cette initiative, mais qu’« il sera important de ne pas ralentir l’innovation des petites entreprises et des équipes de recherche ».

Trump, Allié Des Startups IA ?

La prochaine administration semble pour l’instant indiquer qu’elle prévoit de jouer particulièrement gentiment avec les startups d’IA. Début décembre, Donald Trump a déclaré que l’investisseur VC David Sacks serait son tsar de l’IA et de la crypto. Suite à cela, Sam Altman et Perplexity ont confirmé qu’ils verseraient chacun 1 million de dollars au fonds d’investiture de Trump.

Le président Trump mènera notre pays dans l’ère de l’IA, et je suis impatient de soutenir ses efforts pour s’assurer que l’Amérique reste en tête.

– Sam Altman à Bloomberg News

Andreessen lui-même passe environ la moitié de son temps à Mar-a-Lago depuis l’élection. Il a confirmé à Bari Weiss les spéculations selon lesquelles il était impliqué dans l’initiative DOGE d’Elon Musk, se décrivant comme un « bénévole non rémunéré ». Il a également indiqué qu’à Mar-a-Lago, il a « participé au processus d’entretien de certains des futurs responsables ».

Marc Andreessen s’est dit optimiste quant à l’approche de Trump en matière de technologie, rapportant que ce dernier lui aurait dit :

Je ne connais pas grand-chose à la technologie, mais je n’en ai pas besoin, car vous vous y connaissez beaucoup. Vous devriez créer des entreprises technologiques. Les entreprises technologiques américaines doivent gagner.

Quel Avenir Pour L’IA Aux États-Unis ?

Les inquiétudes exprimées par Marc Andreessen soulèvent des questions importantes sur la régulation future de l’IA aux États-Unis. Faut-il craindre un contrôle gouvernemental excessif qui freinerait l’innovation ? Ou au contraire, une approche trop laxiste favorisant les géants de la Silicon Valley au détriment de l’intérêt général ?

Une chose est sûre : le développement fulgurant de l’intelligence artificielle ces derniers mois, avec l’émergence de systèmes comme ChatGPT, rend ces enjeux plus cruciaux que jamais. L’équilibre à trouver entre encadrement et liberté d’innover sera déterminant pour l’avenir de cette technologie révolutionnaire, ainsi que pour la place des États-Unis dans la course mondiale à l’IA.

Quelle approche vous semble la plus pertinente ? Un contrôle gouvernemental renforcé de l’IA pour prévenir les dérives ? Une régulation minimale pour ne pas entraver les progrès technologiques ? Ou une voie médiane à inventer ? Le débat ne fait sans doute que commencer, mais il engagera assurément notre avenir à tous dans les décennies à venir.