Imaginez un futur où vous montez simplement dans un véhicule qui vous emmène à destination, sans personne au volant. Ce futur est sur le point de devenir réalité aux États-Unis, où les autorités fédérales viennent d’ouvrir la voie aux robotaxis sans volant ni pédales. Une avancée majeure pour l’industrie des véhicules autonomes, qui s’accompagne toutefois d’exigences accrues en matière de transparence et de sécurité.
La NHTSA donne son feu vert sous conditions
La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a proposé vendredi un nouveau cadre national qui pourrait faciliter le déploiement à grande échelle de véhicules autonomes dépourvus des traditionnels contrôles de conduite manuels – volant, pédales et rétroviseurs latéraux. Une étape clé pour les entreprises comme Zoox (filiale d’Amazon), Cruise ou Einride qui développent des robotaxis et camions autonomes sans cabine de conducteur.
Jusqu’à présent, les véhicules entièrement autonomes devaient obtenir une exemption de la NHTSA pour circuler sur les routes publiques. Le nouveau programme volontaire, baptisé AV STEP, permettra aux participants de démontrer leur engagement en faveur de la transparence en fournissant des rapports réguliers sur la sécurité de leurs véhicules et opérations.
Deux niveaux de participation
Le programme AV STEP comporte deux niveaux :
- Un pour les véhicules construits avec des commandes humaines, avec des conceptions de secours pouvant être gérées par des humains
- Un autre pour les véhicules construits sans ces commandes
Pour être admises au programme, les entreprises devront soumettre des données relatives à la sécurité de la conception, du développement et des opérations de leurs véhicules autonomes. Une fois acceptés, les participants seront tenus de soumettre des rapports périodiques ainsi que des rapports déclenchés par des événements, comme des rapports d’accident, que la NHTSA pourra publier au nom de la transparence.
Renforcer les exigences de reporting
Cette demande de données accrues intervient alors que l’équipe de transition du président élu Donald Trump a signalé son désir de supprimer une exigence de l’ère Biden concernant le signalement des accidents de voiture, à laquelle s’opposent Elon Musk et Tesla. Un enjeu majeur sachant que Tesla représente la majorité des accidents signalés impliquant des véhicules avec des fonctionnalités de conduite automatisée.
Malgré ces incertitudes politiques, la NHTSA affirme vouloir collecter ces données pour suivre le rythme rapide de l’industrie, en prévision de l’établissement futur de normes minimales de performance pour les véhicules autonomes.
Des inquiétudes sur la sécurité
Certains défenseurs de l’industrie jugent ce cadre prématuré. Cathy Chase, présidente de Advocates for Highway and Auto Safety, a souligné que cette proposition intervenait peu après que la NHTSA a publié des études vantant l’effet des normes fédérales de sécurité dans le sauvetage de plus de 860 000 vies de 1968 à 2019.
Élargir le déploiement des systèmes de conduite automatisés – et sans les protections de sécurité fournies par les normes fédérales – semble pour l’instant prématuré et manque de recherches et de données indépendantes pour soutenir cette action.
– Cathy Chase, présidente de Advocates for Highway and Auto Safety
Les robotaxis et véhicules autonomes sont en passe de révolutionner nos modes de transport. Mais cette révolution technologique devra se faire en garantissant l’absolue sécurité des passagers et usagers de la route. Un défi de taille pour les constructeurs et les autorités réglementaires, qui devront trouver le juste équilibre entre innovation et protection. Les prochains mois seront décisifs pour poser les bases d’un cadre législatif à la hauteur des enjeux de la mobilité autonome.