L’électrique taxi volant Lilium pourrait renaître de ses cendres

Il y a quelques jours à peine, l’avenir semblait bien sombre pour Lilium, la startup allemande spécialisée dans les taxis volants électriques. Après avoir levé plus d’un milliard de dollars auprès d’investisseurs privés, l’entreprise avait dû se résoudre à cesser ses activités et à licencier quelque 1000 employés, faute de financements complémentaires. Mais tel le phénix renaissant de ses cendres, Lilium pourrait bien avoir droit à une seconde chance.

Un consortium d’investisseurs à la rescousse

C’est en effet ce qu’a annoncé mardi la société Mobile Uplift Corporation, un véhicule d’investissement créé par des fonds européens et nord-américains. Le consortium serait parvenu à un accord pour racheter les actifs opérationnels des deux filiales de Lilium, Lilium GmbH et Lilium eAircraft GmbH. Une opération qui ne bénéficiera cependant pas à la maison-mère Lilium N.V, conformément au droit allemand des faillites.

Si les détails financiers n’ont pas été dévoilés, Mobile Uplift Corporation a d’ores et déjà annoncé son intention de réembaucher les salariés licenciés dès la finalisation de la transaction, prévue en janvier. Difficile à ce stade de savoir si les 1000 emplois seront tous préservés. Une chose est sûre, cette reprise devrait permettre à Lilium de sortir de l’insolvabilité, sans dette et avec sa technologie intacte.

Nous sommes très heureux d’annoncer la signature d’un accord d’investissement avec un consortium d’investisseurs très expérimentés, ce qui constitue une avancée majeure.

Klaus Roewe, PDG de Lilium

Une success story contrariée

Fondée en 2015, Lilium faisait figure de pépite de la mobilité aérienne urbaine. Sa promesse : révolutionner les transports avec un taxi volant électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL), capable d’atteindre une vitesse de 300 km/h. Un concept novateur qui avait rapidement séduit de nombreux investisseurs de renom.

En 2021, la jeune pousse avait même réussi à lever 830 millions de dollars en s’introduisant au Nasdaq via une SPAC. Elle avait également décroché plusieurs contrats prometteurs, comme une commande de 100 appareils par l’Arabie Saoudite.

Mais malgré ces débuts en fanfare, Lilium a fini par être rattrapé par la dure réalité du marché. Alors que les coûts de développement de sa technologie de pointe s’envolaient, les investisseurs se sont peu à peu détournés du secteur, jugé trop risqué. Une situation qui a poussé l’entreprise au dépôt de bilan en octobre dernier.

Le secteur des eVTOLs en pleine turbulence

Au-delà du cas Lilium, c’est tout le secteur émergent des taxis volants électriques qui traverse une zone de turbulences. Si les projets futuristes ne manquent pas, aucun n’a encore réussi à prouver sa viabilité commerciale. Les obstacles techniques et réglementaires restent nombreux, tandis que la rentabilité semble encore lointaine.

Malgré tout, les acteurs de la mobilité aérienne urbaine continuent de croire en leur bonne étoile. Ils misent notamment sur un changement de paradigme dans les transports, avec l’essor des véhicules autonomes et la pression croissante pour décarboner les déplacements. Reste à transformer l’essai et à convaincre le grand public de monter à bord de ces appareils d’un nouveau genre.

Pour Lilium, ce rachat inespéré offre en tout cas une seconde chance de déployer ses ailes. Nul doute que ses dirigeants mettront tout en œuvre pour faire décoller leur rêve de taxi volant. Avec, espérons-le, moins de turbulences cette fois-ci.

À lire également