La Startup Française Epicery Met Fin à Ses Activités de Livraison Alimentaire

C’est avec un mélange d’émotion et de déception que nous avons appris la nouvelle de la fermeture d’Epicery, une startup française prometteuse dans le domaine de la livraison alimentaire. Après 9 années de hauts et de bas, l’entreprise a finalement décidé de mettre un terme à ses activités, laissant derrière elle une trace indélébile dans l’écosystème des jeunes pousses hexagonales.

Les Débuts Prometteurs d’Epicery

Fondée en 2016, Epicery s’était donné pour mission de révolutionner la livraison de produits alimentaires haut de gamme en misant sur les commerces de proximité. Avec un modèle économique basé sur une commission de 25%, la startup a rapidement su séduire de nombreux clients fidèles, ainsi que plus d’un millier de boutiques locales partenaires, principalement situées à Paris et à Lyon.

Les débuts furent prometteurs, avec une croissance régulière et un positionnement unique sur le marché de la foodtech française. Epicery se démarquait par son approche qualitative, mettant en avant les produits frais et les saveurs authentiques des commerces de bouche traditionnels.

Un Succès Inattendu pendant la Pandémie

Comme pour beaucoup d’acteurs du e-commerce, la pandémie de COVID-19 a apporté son lot de surprises et d’opportunités pour Epicery. Lors des confinements successifs, la startup a connu un véritable boom de son activité, les Français se tournant massivement vers la livraison à domicile pour s’approvisionner en produits de qualité.

Cette période faste a d’ailleurs attiré l’attention de Geopost/DPDgroup, filiale du Groupe La Poste spécialisée dans la livraison de colis express, qui a décidé de prendre une participation majoritaire dans Epicery fin 2021. Une alliance stratégique qui semblait prometteuse, Epicery étant un utilisateur important du service de livraison du dernier kilomètre Stuart, également soutenu par Geopost.

Les Défis de l’Après-COVID

Malheureusement, l’embellie n’aura été que de courte durée pour Epicery. Avec le retour progressif à la normale et la réouverture des commerces physiques, la startup a dû faire face à une concurrence accrue et à une baisse de la demande pour ses services de livraison premium.

De plus, l’inflation galopante a poussé de nombreux consommateurs à revoir leurs dépenses alimentaires, privilégiant les options les plus économiques au détriment de la qualité et de la proximité. Un coup dur pour Epicery, dont le positionnement haut de gamme ne correspondait plus vraiment aux attentes du marché.

Malgré nos meilleurs efforts, nous n’avons pas été en mesure de surmonter les défis économiques et financiers auxquels nous sommes confrontés depuis plusieurs mois.

– L’équipe d’Epicery dans son message d’adieu aux clients

Une Concurrence Féroce sur le Marché de la Livraison

Il faut dire qu’en 2024, le paysage de la livraison de repas à domicile en France a bien changé depuis les débuts d’Epicery. Alors qu’en 2016, seules quelques startups comme Take Eat Easy (qui a d’ailleurs aussi mis la clé sous la porte la même année) se partageaient le marché, l’arrivée massive des géants Deliveroo et Uber Eats a totalement rebattu les cartes.

Sans parler du phénomène éphémère du quick commerce, porté par des acteurs comme Cajoo, Flink, Gopuff ou encore Gorillas, qui ont inondé le marché à coups de millions d’euros avant de se retirer aussi vite qu’ils étaient arrivés. Un climat ultra-concurrentiel dans lequel une structure de taille modeste comme Epicery avait bien du mal à exister.

Le Poids du Modèle Économique

Avec environ 25 000 clients réguliers et 1 100 boutiques partenaires, le volume d’activité d’Epicery restait relativement confidentiel, surtout en comparaison des mastodontes du secteur. Un handicap certain lorsqu’on sait à quel point les économies d’échelle sont cruciales dans le domaine de la logistique et de la livraison.

De plus, le modèle de commission à 25% s’est avéré difficilement tenable sur le long terme, surtout dans un contexte inflationniste où chaque centime compte. Malgré des ajustements stratégiques, comme l’abandon de certains marchés locaux, Epicery affichait encore une perte d’exploitation (Ebitda) de 4,69 millions d’euros en 2023, pour un chiffre d’affaires de seulement 2,57 millions d’euros.

Un Héritage Malgré Tout

Si l’aventure Epicery se termine sur une note amère, il n’en reste pas moins que la startup aura marqué l’histoire de la foodtech française à sa manière. En parvenant à générer jusqu’à 20% du chiffre d’affaires de certains commerces partenaires, elle a démontré la pertinence de son approche axée sur la qualité et la proximité.

Ce qui est merveilleux, et ce qui est très important pour moi, c’est que ce que nous avions promis aux commerçants au tout début, et qui nous a pris beaucoup de temps à réaliser, est maintenant devenu une part importante de leur activité.

Elsa Hermal, co-fondatrice d’Epicery

Même si le modèle économique n’était pas viable en l’état, gageons que l’expérience Epicery servira de source d’inspiration pour de futures startups désireuses de réinventer la livraison alimentaire de qualité. Car comme le rappelle Elsa Hermal, dans un contexte où chaque vente compte, il ne serait pas étonnant de voir émerger de nouveaux acteurs prêts à relever le défi du « mieux consommer ».

En attendant, une page se tourne pour Epicery et ses équipes, qui peuvent néanmoins être fières du chemin parcouru et de l’empreinte laissée dans le paysage culinaire français. Une aventure entrepreneuriale riche en enseignements, qui rappelle à quel point le succès d’une startup est un fragile équilibre entre vision, exécution et adaptation aux réalités du marché.

Comme pour beaucoup d’acteurs du e-commerce, la pandémie de COVID-19 a apporté son lot de surprises et d’opportunités pour Epicery. Lors des confinements successifs, la startup a connu un véritable boom de son activité, les Français se tournant massivement vers la livraison à domicile pour s’approvisionner en produits de qualité.

Cette période faste a d’ailleurs attiré l’attention de Geopost/DPDgroup, filiale du Groupe La Poste spécialisée dans la livraison de colis express, qui a décidé de prendre une participation majoritaire dans Epicery fin 2021. Une alliance stratégique qui semblait prometteuse, Epicery étant un utilisateur important du service de livraison du dernier kilomètre Stuart, également soutenu par Geopost.

Les Défis de l’Après-COVID

Malheureusement, l’embellie n’aura été que de courte durée pour Epicery. Avec le retour progressif à la normale et la réouverture des commerces physiques, la startup a dû faire face à une concurrence accrue et à une baisse de la demande pour ses services de livraison premium.

De plus, l’inflation galopante a poussé de nombreux consommateurs à revoir leurs dépenses alimentaires, privilégiant les options les plus économiques au détriment de la qualité et de la proximité. Un coup dur pour Epicery, dont le positionnement haut de gamme ne correspondait plus vraiment aux attentes du marché.

Malgré nos meilleurs efforts, nous n’avons pas été en mesure de surmonter les défis économiques et financiers auxquels nous sommes confrontés depuis plusieurs mois.

– L’équipe d’Epicery dans son message d’adieu aux clients

Une Concurrence Féroce sur le Marché de la Livraison

Il faut dire qu’en 2024, le paysage de la livraison de repas à domicile en France a bien changé depuis les débuts d’Epicery. Alors qu’en 2016, seules quelques startups comme Take Eat Easy (qui a d’ailleurs aussi mis la clé sous la porte la même année) se partageaient le marché, l’arrivée massive des géants Deliveroo et Uber Eats a totalement rebattu les cartes.

Sans parler du phénomène éphémère du quick commerce, porté par des acteurs comme Cajoo, Flink, Gopuff ou encore Gorillas, qui ont inondé le marché à coups de millions d’euros avant de se retirer aussi vite qu’ils étaient arrivés. Un climat ultra-concurrentiel dans lequel une structure de taille modeste comme Epicery avait bien du mal à exister.

Le Poids du Modèle Économique

Avec environ 25 000 clients réguliers et 1 100 boutiques partenaires, le volume d’activité d’Epicery restait relativement confidentiel, surtout en comparaison des mastodontes du secteur. Un handicap certain lorsqu’on sait à quel point les économies d’échelle sont cruciales dans le domaine de la logistique et de la livraison.

De plus, le modèle de commission à 25% s’est avéré difficilement tenable sur le long terme, surtout dans un contexte inflationniste où chaque centime compte. Malgré des ajustements stratégiques, comme l’abandon de certains marchés locaux, Epicery affichait encore une perte d’exploitation (Ebitda) de 4,69 millions d’euros en 2023, pour un chiffre d’affaires de seulement 2,57 millions d’euros.

Un Héritage Malgré Tout

Si l’aventure Epicery se termine sur une note amère, il n’en reste pas moins que la startup aura marqué l’histoire de la foodtech française à sa manière. En parvenant à générer jusqu’à 20% du chiffre d’affaires de certains commerces partenaires, elle a démontré la pertinence de son approche axée sur la qualité et la proximité.

Ce qui est merveilleux, et ce qui est très important pour moi, c’est que ce que nous avions promis aux commerçants au tout début, et qui nous a pris beaucoup de temps à réaliser, est maintenant devenu une part importante de leur activité.

Elsa Hermal, co-fondatrice d’Epicery

Même si le modèle économique n’était pas viable en l’état, gageons que l’expérience Epicery servira de source d’inspiration pour de futures startups désireuses de réinventer la livraison alimentaire de qualité. Car comme le rappelle Elsa Hermal, dans un contexte où chaque vente compte, il ne serait pas étonnant de voir émerger de nouveaux acteurs prêts à relever le défi du « mieux consommer ».

En attendant, une page se tourne pour Epicery et ses équipes, qui peuvent néanmoins être fières du chemin parcouru et de l’empreinte laissée dans le paysage culinaire français. Une aventure entrepreneuriale riche en enseignements, qui rappelle à quel point le succès d’une startup est un fragile équilibre entre vision, exécution et adaptation aux réalités du marché.

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