Au CES 2025, un instrument insolite a fait sensation : la LiberLive C1, se proclamant « première guitare intelligente sans cordes au monde ». Si certains puristes pourraient froncer les sourcils face à cet ovni musical, force est de constater que la C1 ne manque pas d’atouts, même si elle est loin de sonner le glas des guitares traditionnelles.
Un instrument ludique et intuitif
Apprendre un instrument de musique peut être long, difficile et décourageant. La LiberLive C1 mise sur la simplicité et l’accessibilité pour permettre à tous de gratter quelques accords sans prise de tête. Son manche est équipé de boutons correspondant à des accords, qu’il suffit de presser tout en « grattant » le paddle sur le corps de l’instrument pour jouer. Pas de mélodie ni de solo endiablé en perspective, mais la possibilité de s’accompagner au chant devient un jeu d’enfant.
En cela, la C1 s’inscrit dans la lignée de jeux vidéo musicaux comme Guitar Hero, qui ont démocratisé le plaisir de jouer sans pour autant remplacer les « vrais » instruments. Au contraire, en donnant un avant-goût ludique de la pratique musicale, ces dispositifs peuvent susciter des vocations et inciter à se lancer dans l’apprentissage d’un instrument traditionnel.
Un gadget amusant mais pas une révolution
Vendue 699$, portable et dotée d’une autonomie de 6h, la LiberLive C1 a de quoi séduire les technophiles en quête d’un accessoire musical fun et sans prise de tête. Son app compagnon permet de jouer en s’accompagnant sur ses morceaux favoris façon karaoké.
Mais il ne faut pas s’y tromper : aussi amusante soit-elle, cette guitare connectée n’est pas prête de détrôner les guitares à cordes, acoustiques ou électriques. Difficile en effet d’imaginer des artistes s’emparer de la C1 sur scène ou en studio. Son intérêt réside avant tout dans sa dimension ludique et dans la porte d’entrée qu’elle offre vers la pratique musicale, sans prétendre concurrencer les instruments classiques.
Personne ne suggère sérieusement qu’un contrôleur de jeu vidéo va remplacer un instrument qui perdure depuis le 15ème siècle.
L’avenir de la guitare n’est pas en péril
Si l’émergence de la pop music sans guitare a pu faire douter de la pérennité de cet instrument roi, des innovations comme la LiberLive C1 ne constituent en rien une menace existentielle. Au pire, elles n’intéresseront pas les guitaristes confirmés. Au mieux, elles permettront à certains de découvrir le plaisir de jouer et les inciteront à approfondir en s’attaquant à un « vrai » instrument.
La guitare a encore de beaux jours devant elle et des gadgets musicaux comme la C1, pour séduisants qu’ils soient, ont peu de chances d’y changer quoi que ce soit. Ils démontrent en revanche que l’industrie musicale reste créative et à l’écoute des envies des consommateurs, en quête de dispositifs ludiques et accessibles pour s’essayer à la pratique musicale sans engagement. Un marché de niche prometteur, en parallèle de celui, bien établi, des instruments traditionnels.