Imaginez-vous en train de vaquer tranquillement à vos occupations par un après-midi ensoleillé à Los Angeles, quand soudain, votre smartphone vibre et affiche une alerte d’évacuation urgente à cause de feux de forêt. La panique vous gagne, vous rassemblez vos affaires en vitesse, prêt à fuir… sauf qu’en fait, il n’y a aucun danger immédiat là où vous êtes. C’est précisément ce qui est arrivé ce jeudi à plus de 9 millions d’habitants, suite à une erreur technique monumentale.
Une alerte envoyée par erreur dans tout le comté
Vers 16h heure locale, tous les détenteurs d’un smartphone dans le comté de Los Angeles ont reçu une notification push les enjoignant à évacuer en raison d’un incendie en cours à West Hills. Problème : cette alerte était en réalité destinée uniquement aux quelques milliers de résidents de Calabasas et Agoura Hills, deux villes à l’ouest de Los Angeles menacées par le « Kenneth Fire » qui fait rage depuis trois jours dans la région.
L’ordre d’évacuation pour les résidents proche du Kenneth Fire qui brûle actuellement à West Hills a été émis par erreur dans tout le comté. Cette alerte ne concernait que les habitants de Calabasas et Agoura Hills.
Le compte officiel du comté de Los Angeles sur X (ex-Twitter)
Selon les autorités, c’est une « erreur technique » qui est à l’origine de ce cafouillage. L’alerte a interrompu un bulletin météo en direct sur la chaîne Fox LA, semant la confusion parmi les présentateurs. Une notification de correction a été envoyée par la suite.
Un outil précieux mais risqué en cas de bug
En temps normal, le système d’alerte par géolocalisation sur smartphone est un outil extrêmement utile pour prévenir la population en cas d’urgence, que ce soit pour des catastrophes naturelles, des attentats ou des alertes enlèvement. Très utilisé aux États-Unis, il permet aux autorités d’envoyer des notifications ciblées aux personnes se trouvant dans une zone à risque.
Mais comme on a pu le voir avec cette histoire, la moindre erreur peut vite tourner au fiasco et causer une vague de panique injustifiée. On se souvient notamment de la fausse alerte au missile balistique envoyée à Hawaï en 2018 à cause d’un employé qui avait appuyé sur le mauvais bouton.
Cela soulève des questions sur la fiabilité et la sécurisation de ces systèmes d’alerte pilotés à distance. Les bugs et failles de sécurité ne sont jamais à exclure avec la technologie.
Une psychose en pleine saison des feux de forêt
Pour ne rien arranger, cet incident survient alors que la Californie est en proie à de gigantesques incendies, attisés par un épisode de chaleur record et des vents violents. Plusieurs quartiers de Los Angeles, y compris les collines d’Hollywood, ont dû être évacués par précaution ces derniers jours.
Dans ce contexte tendu, l’alerte erronée a provoqué un vent de panique. Les autorités craignent que cela crée un effet « The Boy Who Cried Wolf » et pousse les gens à moins réagir aux prochaines alertes, pensant à un nouveau bug.
Elles vont devoir revoir urgemment leurs procédures pour éviter ce genre de couac à l’avenir et garder la confiance de la population. Une communication de crise sur les réseaux sociaux ne suffira pas à éteindre la polémique.
Les alertes sur smartphones, un must en cas d’urgence
Malgré cet incident regrettable, il ne faut pas remettre en cause l’utilité des alertes d’urgence sur smartphones. Dans un monde de plus en plus connecté, c’est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir rapidement la population en cas de danger immédiat.
- Elles ont déjà prouvé leur efficacité lors d’alertes enlèvement d’enfants (Amber Alert)
- Elles permettent de localiser précisément les personnes potentiellement en danger
- Couplées à des consignes, elles aident à organiser les évacuations de masse
Il faut cependant que leur usage reste proportionné et justifié, pour ne pas risquer de créer un phénomène d’accoutumance et de perte de crédibilité. Un audit et un monitoring constant des systèmes d’alerte est essentiel pour éviter de nouveaux bugs aux conséquences potentiellement dramatiques.
En attendant, les habitants de Los Angeles vont devoir garder leur calme et vérifier la véracité des informations avant de céder à la panique. Une leçon de sang froid et de responsabilité collective face à l’infobésité anxiogène de notre époque.