Les crypto-mixers dans la ligne de mire des autorités américaines

Le 10 janvier 2025, le département de la Justice des États-Unis a annoncé une nouvelle qui a secoué le monde des crypto-monnaies : trois citoyens russes sont accusés d’avoir géré des services ayant permis à des criminels de blanchir des fonds en cryptomonnaies. Roman Vitalyevich Ostapenko, Alexander Evgenievich Oleynik et Anton Vyachlavovich Tarasov auraient opéré les sites de mixage de crypto-monnaies Blender.io et Sinbad.io, considérés comme de véritables havres pour l’argent sale du crime organisé.

Des services prisés par les pirates nord-coréens et les gangs de rançongiciels

Selon les autorités américaines, Blender.io et Sinbad.io ont servi de refuge pour blanchir les produits de ransomwares et de fraudes électroniques. On soupçonne notamment ces plateformes d’avoir été utilisées par des hackers nord-coréens, devenus experts dans le vol et le blanchiment de millions de dollars en crypto-monnaies, ainsi que par des gangs de rançongiciels qui extorquent des rançons à des entreprises piratées.

Ces individus ont facilité la tâche aux groupes de pirates sponsorisés par des États et à d’autres cybercriminels pour tirer profit d’infractions qui ont mis en danger la sécurité publique et la sécurité nationale.

Brent Wible, chef de la division criminelle du département de la Justice

Les deux sites de mixage de crypto-monnaies ont été saisis lors d’une opération internationale de police en 2023. Ostapenko et Oleynik ont été arrêtés le 1er décembre 2024, tandis que Tarasov est toujours en fuite.

Jusqu’à 30 ans de prison pour blanchiment d’argent et services financiers illégaux

Les chefs d’accusation sont lourds pour les trois opérateurs présumés :

  • Ostapenko est accusé de blanchiment d’argent et d’exploitation d’une entreprise de transfert de fonds sans licence
  • Oleynik et Tarasov sont accusés de complicité de blanchiment d’argent et d’exploitation d’une entreprise de transfert de fonds sans licence

Ces accusations pourraient leur valoir jusqu’à 30 ans de prison. Un coup dur pour ces individus qui pensaient pouvoir opérer en toute impunité dans l’anonymat des crypto-monnaies.

Une traque internationale contre les crypto-criminels

Cette affaire illustre la détermination croissante des autorités à s’attaquer au problème du blanchiment d’argent via les crypto-monnaies. Avec la montée en puissance de la criminalité liée aux actifs numériques, les gouvernements et les forces de l’ordre intensifient leurs efforts pour traquer et démanteler les réseaux de blanchiment qui prospèrent dans cet écosystème encore peu régulé.

Nous continuerons de travailler avec nos partenaires nationaux et internationaux pour démanteler ces réseaux criminels, quels que soient les outils qu’ils utilisent, et traduire les contrevenants en justice.

Un porte-parole du FBI

Cette affaire sonne comme un avertissement pour tous ceux qui penseraient pouvoir exploiter l’anonymat des crypto-monnaies à des fins illégales. Les crypto-mixers, ces services qui mélangent les fonds de multiples utilisateurs pour brouiller les pistes, sont particulièrement dans le viseur des autorités.

Vers une régulation plus stricte des crypto-monnaies ?

Au-delà de la répression, ce genre d’affaires pose la question de la régulation des crypto-monnaies. Beaucoup appellent à un encadrement plus strict de ces actifs numériques pour limiter leur utilisation à des fins criminelles. Mais trouver le juste équilibre entre innovation, liberté et sécurité n’est pas chose aisée dans cet univers en constante évolution.

Une chose est sûre : la lutte contre la cybercriminalité liée aux crypto-monnaies ne fait que commencer. Et les autorités semblent bien décidées à ne laisser aucun répit aux criminels qui pensaient avoir trouvé dans les monnaies virtuelles un havre pour leurs activités illicites. La traque ne fait que commencer…

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