L’Administration Trump Pourrait Stimuler l’Exploitation Minière en Eaux Profondes

Alors que la demande mondiale en minéraux critiques ne cesse de croître, notamment pour alimenter la transition énergétique, certains pays se tournent vers des sources toujours plus exotiques pour s’approvisionner. Parmi les plus insolites : les grands fonds marins et leurs fameux nodules polymétalliques, riches en cobalt, cuivre, nickel et autres métaux précieux. Une perspective alléchante pour les compagnies minières internationales, mais qui soulève de vives inquiétudes quant à son impact environnemental.

Selon le Wall Street Journal, l’administration Trump serait sur le point de donner un coup de pouce significatif à l’exploitation minière en eaux profondes. Plusieurs nominations clés, comme celles d’Elise Stefanik à l’ambassade des États-Unis à l’ONU ou de Marco Rubio à la tête du Département d’État, laissent en effet présager un soutien appuyé à cette industrie naissante et controversée.

Un trésor abyssal convoité

Parsemant les plaines abyssales à plusieurs milliers de mètres de profondeur, les nodules polymétalliques concentrent une variété de minéraux stratégiques pour l’économie mondiale. Leur teneur exacte varie selon les régions, mais on y trouve généralement du cuivre, du nickel, du cobalt et même des terres rares, autant de ressources indispensables aux data centers comme à la fabrication de batteries, d’éoliennes ou de panneaux solaires.

Une manne providentielle pour les pays dépourvus de gisements terrestres, et une opportunité en or pour les sociétés minières. The Metals Company, entreprise américaine travaillant avec la petite république de Nauru, vient ainsi de déposer une demande de permis d’exploitation auprès de l’Autorité Internationale des Fonds Marins (ISA), l’organisme onusien chargé de réguler l’exploitation minière dans les eaux internationales.

Des techniques d’extraction dévastatrices

Mais cette ruée vers l’or abyssal ne fait pas l’unanimité. Car pour récupérer ces précieux nodules, les compagnies misent sur des techniques d’extraction dévastatrices pour les fonds marins : de gigantesques machines aspireraient littéralement le plancher océanique, détruisant au passage des écosystèmes fragiles et encore largement méconnus.

La vie à ces profondeurs extrêmes est généralement à croissance lente et très vulnérable. Même de petites perturbations peuvent laisser des cicatrices indélébiles sur les fonds marins.

– Un expert scientifique cité par le Wall Street Journal

De plus, les panaches de sédiments soulevés par l’exploitation minière sous-marine risquent de se propager sur de larges distances, étouffant la faune environnante. Sans parler de la destruction pure et simple des habitats formés par les fameux nodules eux-mêmes, indispensables à de nombreux organismes abyssaux.

Des appels à un moratoire international

Face à ces menaces, plusieurs pays comme le Royaume-Uni, le Canada ou la France, plaident pour un moratoire international sur l’exploitation minière des grands fonds. Une position loin d’être partagée par l’administration Trump, qui semble au contraire vouloir soutenir les ambitions de l’industrie minière américaine.

Avec Elise Stefanik comme ambassadrice à l’ONU et Marco Rubio aux manettes de la diplomatie, les États-Unis pourraient peser de tout leur poids pour influencer la régulation onusienne en faveur d’un feu vert à l’exploitation minière en eaux profondes. Une perspective inquiétante pour les défenseurs de l’environnement, qui craignent un nouveau Far West minier au détriment des océans.

Vers de nouvelles sources d’approvisionnement ?

Reste à savoir si ce soutien politique sera suffisant pour assurer la rentabilité de la filière. Car dans le même temps, les fabricants de batteries cherchent à s’affranchir des minéraux coûteux comme le cobalt ou le nickel. Une tendance qui, si elle se confirme, pourrait saper la demande et faire chuter les cours, compromettant la viabilité économique de l’exploitation minière des grands fonds.

Face aux défis environnementaux et géopolitiques posés par notre dépendance aux minéraux critiques, il est urgent d’explorer des sources d’approvisionnement plus durables et respectueuses des écosystèmes. Le recyclage, l’écoconception et la transition vers des technologies moins gourmandes en métaux rares font partie des pistes à privilégier, avant de se lancer dans la dangereuse aventure minière des abysses.

  • L’exploitation minière en eaux profondes suscite de vives controverses environnementales
  • Les nodules polymétalliques des grands fonds concentrent de précieux minéraux critiques
  • L’administration Trump semble encline à soutenir le développement de cette industrie
  • Plusieurs pays appellent à un moratoire international sur l’exploitation minière sous-marine
  • La rentabilité de la filière reste incertaine face à l’évolution de la demande en minéraux

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