Des retours sur investissement records pour les fonds en phase de démarrage. Voilà le genre de nouvelles qui fait vibrer l’écosystème technologique Africain. C’est exactement ce qui vient de se produire pour Oui Capital, un fonds d’investissement en phase de démarrage basé sur le continent, qui vient d’annoncer le remboursement complet de son premier fonds de 4 millions de dollars.
Le fonds, lancé il y a 5 ans, a misé notamment sur Moniepoint, une FinTech Nigériane qui vient de rejoindre le club très fermé des licornes Africaines après une levée de fonds de 110 millions de dollars en Série C. Cette opération a permis à Oui Capital de vendre une partie de ses parts et de générer un retour 8 fois supérieur à son investissement initial de 150 000$.
Un pari gagnant sur la FinTech Africaine
Moniepoint, anciennement connu sous le nom de TeamApt, n’était pas un nom familier en 2019 lorsque Oui Capital a décidé d’investir. A l’époque, la startup développait principalement des logiciels financiers pour elle-même et pour les banques. Mais Oui Capital, fondé par Olu Oyinsan et Francesco Andreoli, a été l’un des rares investisseurs à soutenir le pivot de l’entreprise vers Moniepoint, une plateforme bancaire et de paiement pour les entreprises.
Un pari audacieux qui s’est avéré payant, puisque Moniepoint est devenu depuis le plus grand acquéreur de marchands au Nigeria. Tosin Enioluwadara, co-fondateur et PDG de Moniepoint, a salué le soutien de Oui Capital :
Ils nous ont accompagnés à travers les étapes, de la recherche d’adéquation produit-marché à la mise en production. Olu [associé directeur chez Oui Capital] a été utile pour les conseils ; nous discutons de la stratégie, de la gouvernance et des principales questions qui affectent l’entreprise.
– Tosin Enioluwadara, PDG de Moniepoint
Une performance exceptionnelle sur un marché des exits encore immature
Sur les près de 3 000 opérations de capital risque réalisées en Afrique depuis 2019, seules 143 ont débouché sur des sorties selon The Big Deal. La plupart des startups sont encore en phase de démarrage ou de croissance, loin de la maturité nécessaire pour générer des exits significatifs. Contrairement aux marchés développés, l’Afrique manque encore d’options robustes en termes de fusions-acquisitions et d’introductions en bourse.
Dans ce contexte, le remboursement en 5 ans seulement du premier fonds de Oui Capital apparaît comme une prouesse. Olu Oyinsan, associé directeur du fonds, attribue cette réussite à la construction minutieuse de son portefeuille :
Il ne s’agit pas seulement de la taille du fonds – il s’agit de ce dans quoi vous investissez, de votre prix d’entrée, de la part de capital que vous détenez, du montant que vous investissez et du moment où vous décidez de sortir.
– Olu Oyinsan, Managing Partner chez Oui Capital
Un fonds en pleine expansion
Forte de ce premier succès, Oui Capital ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le fonds a lancé l’an dernier Mentors Fund 2, avec un objectif initial de 30 millions de dollars, finalement clôturé à 12 millions. Avec 22 startups en portefeuille réparties sur ses deux fonds, Oui Capital se positionne comme un acteur majeur du capital risque en phase de démarrage en Afrique.
Parmi les autres pépites soutenues par le fonds, on peut citer :
- Duplo, qui digitalise les flux de paiement pour les entreprises B2B Africaines
- Maad, une plateforme de e-commerce B2B pour les biens de consommation à rotation rapide
- Matta, un marché B2B pour les produits chimiques
Avec des chèques pouvant aller jusqu’à 400 000$ pour des startups en phase d’amorçage partout en Afrique, Oui Capital se donne les moyens de ses ambitions. Et au vu de ses performances, nul doute que le fonds saura dénicher les futures licornes du continent. Un troisième fonds pourrait même voir le jour dès cette année.
Une chose est sûre : avec des acteurs comme Oui Capital, l’écosystème tech Africain a de beaux jours devant lui. Les exits records se multiplient, prouvant le potentiel immense des startups du continent et l’appétit grandissant des investisseurs. De quoi susciter encore plus de vocations entrepreneuriales et accélérer l’innovation Made in Africa.