Dans un rebondissement inattendu, le président Donald Trump vient de signer un décret visant à rétablir le service de l’application TikTok aux États-Unis. Cette décision intervient après que la Cour suprême ait confirmé la constitutionnalité de la loi PAFACA (Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act), qui avait de facto banni TikTok du territoire américain depuis le 19 janvier dernier.
Un sursis de 75 jours pour trouver une solution
Via ce décret, Trump ordonne aux agences gouvernementales compétentes de « rechercher une résolution » qui « protège la sécurité nationale » tout en « sauvant [TikTok] ». Concrètement, le procureur général des États-Unis est chargé de ne prendre aucune mesure pendant 75 jours pour faire appliquer la loi PAFACA :
« Pendant cette période, le ministère de la Justice ne prendra aucune mesure pour faire appliquer la loi ou imposer des sanctions à une entité pour non-respect de la loi »
extrait du décret présidentiel
Cette décision donne donc un sursis temporaire à TikTok et ses utilisateurs américains. L’objectif est de laisser le temps aux différentes parties prenantes (TikTok, gouvernement US, potentiels repreneurs) de trouver un compromis permettant à l’application de poursuivre ses activités, tout en répondant aux préoccupations de Washington en matière de sécurité nationale et de protection des données.
Un dossier à multiples rebondissements
Le feuilleton TikTok dure maintenant depuis près de 3 ans. Accusée par l’administration Trump de constituer une menace pour la sécurité nationale en raison de ses liens avec la Chine, l’application avait failli être interdite dès septembre 2020. Un accord in extremis avec Oracle et Walmart, validé par Trump, avait évité le pire.
Mais le dossier est revenu sur le devant de la scène en 2024, avec le vote de la loi PAFACA. Soutenue par les démocrates et républicains, cette législation visait à donner un cadre légal à l’interdiction des applications contrôlées par des « adversaires étrangers ». Dès son entrée en vigueur le 19 janvier 2025, TikTok devenait de facto illégal aux États-Unis.
TikTok a immédiatement contesté cette loi devant les tribunaux, mais la Cour suprême a finalement tranché en faveur du gouvernement américain. Le décret de Trump vient donc rebattre les cartes et donner une nouvelle chance à une issue négociée pour l’avenir de TikTok sur le sol américain.
Des enjeux qui dépassent TikTok
Au-delà du cas spécifique de TikTok, cette affaire cristallise les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine sur le plan technologique. Washington redoute que Pékin ne puisse accéder aux données des utilisateurs américains via les entreprises chinoises, et s’en servir à des fins d’espionnage ou de manipulation.
Mais bannir purement et simplement les applications ou équipements chinois est une solution radicale, qui pose question en termes de libertés numériques et de souveraineté. Elle risque aussi de pénaliser les utilisateurs et de nombreux créateurs qui ont fait de TikTok leur gagne-pain.
Les 75 prochains jours seront donc cruciaux pour tenter de trouver un compromis. Plusieurs pistes sont sur la table :
- Un rachat complet des activités américaines de TikTok par une entreprise US
- Un contrôle renforcé des flux de données pour empêcher tout accès depuis la Chine
- Un hébergement des données et de la modération sur le sol américain
Mais TikTok devra sans doute faire des concessions majeures pour espérer rester aux États-Unis. Et même en cas d’accord, rien ne garantit que le sujet ne reviendra pas sur la table à l’avenir, au gré des alternances politiques et des tensions géopolitiques.
Cette saga illustre en tout cas la difficulté croissante à concilier le développement de plateformes sociales mondialisées avec les impératifs de souveraineté numérique des États. Un défi majeur à l’heure où les réseaux sociaux jouent un rôle central dans l’accès à l’information, la liberté d’expression et le débat public.
Les 75 prochains jours seront donc déterminants pour l’avenir de TikTok, mais aussi pour poser les bases d’un nouveau modèle de régulation des réseaux sociaux à l’ère de la compétition technologique mondiale. Un enjeu crucial pour notre souveraineté numérique et nos démocraties à l’heure du tout-connecté.
Mais bannir purement et simplement les applications ou équipements chinois est une solution radicale, qui pose question en termes de libertés numériques et de souveraineté. Elle risque aussi de pénaliser les utilisateurs et de nombreux créateurs qui ont fait de TikTok leur gagne-pain.
Les 75 prochains jours seront donc cruciaux pour tenter de trouver un compromis. Plusieurs pistes sont sur la table :
- Un rachat complet des activités américaines de TikTok par une entreprise US
- Un contrôle renforcé des flux de données pour empêcher tout accès depuis la Chine
- Un hébergement des données et de la modération sur le sol américain
Mais TikTok devra sans doute faire des concessions majeures pour espérer rester aux États-Unis. Et même en cas d’accord, rien ne garantit que le sujet ne reviendra pas sur la table à l’avenir, au gré des alternances politiques et des tensions géopolitiques.
Cette saga illustre en tout cas la difficulté croissante à concilier le développement de plateformes sociales mondialisées avec les impératifs de souveraineté numérique des États. Un défi majeur à l’heure où les réseaux sociaux jouent un rôle central dans l’accès à l’information, la liberté d’expression et le débat public.
Les 75 prochains jours seront donc déterminants pour l’avenir de TikTok, mais aussi pour poser les bases d’un nouveau modèle de régulation des réseaux sociaux à l’ère de la compétition technologique mondiale. Un enjeu crucial pour notre souveraineté numérique et nos démocraties à l’heure du tout-connecté.