Turo Abandonne Son Introduction en Bourse : Quelles Leçons en Tirer ?

Coup de théâtre dans l’univers des startups et de la mobilité partagée : Turo, souvent surnommé « l’Airbnb des voitures », a annoncé jeudi dernier qu’il renonçait à son projet d’introduction en bourse. Une décision qui met fin à trois années d’attente et soulève de nombreuses questions sur l’avenir de ce pionnier du partage de véhicules entre particuliers.

Retour sur le parcours de Turo

Fondé en 2010, Turo s’est imposé comme un acteur majeur de l’économie collaborative dans le domaine des transports. Son modèle novateur permet aux propriétaires de voitures de louer leurs véhicules via un site web ou une application mobile.

La croissance de la startup a été fulgurante, portée par l’engouement pour la consommation collaborative et la quête de solutions de mobilité plus flexibles et abordables. En janvier 2022, Turo franchissait une étape décisive en déposant officiellement son dossier d’introduction en bourse.

Un revirement stratégique

Mais le contexte boursier a rapidement évolué, devenant moins propice aux IPO. La croissance de Turo a aussi décéléré, questionnant la solidité de son modèle. En septembre 2024, malgré 150 000 hôtes actifs, 350 000 annonces de véhicules et 3,5 millions d’utilisateurs dans le monde, les résultats financiers ne suivaient plus.

Avec 722 millions de dollars de chiffre d’affaires sur les 9 premiers mois de 2024, en hausse de seulement 8,6% par rapport à 2023, Turo est loin des 879,7 millions générés sur la même période en 2022. Même constat côté bénéfices : positifs depuis 2022 mais inférieurs aux sommets atteints cette année-là.

En d’autres termes, l’activité s’est effondrée en 2023, avant de se redresser en 2024, sans retrouver le niveau nécessaire pour concrétiser le rêve d’une IPO.

Quelles leçons en tirer ?

L’exemple de Turo illustre la volatilité du secteur des startups et les défis de la croissance post-pandémie. Il rappelle aussi les risques d’une introduction en bourse précipitée, comme en témoigne le parcours chaotique de son concurrent Getaround, entré en bourse en 2022 via une SPAC avant de devoir stopper ses opérations américaines.

Plus largement, ce revirement stratégique soulève des questions sur l’avenir du partage de véhicules entre particuliers. Malgré un potentiel indéniable, ce marché doit encore démontrer sa résilience face aux aléas économiques et sa capacité à générer des profits durables.

  • Maitriser sa croissance et ses coûts
  • Diversifier ses marchés et sa clientèle
  • Capitaliser sur l’atout communautaire
  • Innover pour enrichir son offre

Autant de pistes pour aider les acteurs du secteur à rebondir et transformer l’essai. Car malgré ce coup d’arrêt boursier, la mobilité partagée a encore un bel avenir devant elle, à condition de tirer les leçons des pionniers.

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