Régulation des Faux Avis en Ligne : Google Donne le La

La semaine dernière, la lutte contre les faux avis en ligne a franchi un cap décisif au Royaume-Uni. Google a pour la première fois sanctionné des entreprises britanniques publiant de fausses évaluations sur sa plateforme. Une initiative qui marque une avancée majeure vers plus de transparence dans l’univers numérique, mais qui se doit maintenant d’être généralisée à d’autres marchés, en Europe et aux États-Unis notamment, pour assurer une uniformité dans cette bataille.

Le Royaume-Uni ouvre la voie

Désormais, Google applique outre-Manche des sanctions allant de l’interdiction de publier de nouveaux avis à la suppression des notes des 6 derniers mois en cas de récidive, voire à l’affichage d’avertissements publics sur le profil des sociétés fautives. Une décision qui intervient alors que la pression s’accroît sur les géants du web pour mieux encadrer la publication d’avis en ligne.

Contrairement aux États-Unis et à l’Europe, le Royaume-Uni ne s’était jusqu’ici pas doté de règles spécifiques sur le sujet. La FTC américaine impose déjà des obligations de transparence sur la vérification des avis. En Europe, la Directive Omnibus, en vigueur depuis 2022, contraint Google à informer les consommateurs lorsque les avis ne sont pas vérifiés, tandis que le Digital Markets Act, appliqué depuis mars 2024, renforce la régulation des plateformes dominantes.

Mais bien que prometteuses, ces mesures n’obligent pas encore les géants du web à sanctionner les entreprises fautives. L’initiative britannique pourrait donc faire école, en rappelant que la crédibilité des avis en ligne est au cœur de la confiance dans le numérique.

Étendre la lutte au niveau mondial

Les attentes des consommateurs sont sans équivoque. Selon un rapport d’Accenture (2024), plus de 50% d’entre eux ont déjà remis en question l’authenticité d’un avis en ligne. Plus inquiétant, une enquête de la Commission européenne et des autorités nationales de protection des consommateurs révélait en 2022 que 55% des plateformes analysées ne prenaient pas de mesures suffisantes pour détecter les faux avis.

Au-delà de la confiance des internautes, l’impact des faux avis est aussi économique. Ils faussent la concurrence en offrant un avantage indu aux entreprises malhonnêtes, au détriment des acteurs respectant les règles. Le Forum économique mondial estime ainsi que les avis frauduleux coûtent chaque année des milliards d’euros aux consommateurs trompés par des produits ou services surévalués artificiellement.

Si l’instauration de sanctions marque une première étape cruciale, il est essentiel qu’elle s’harmonise à l’échelle mondiale. Google doit donc étendre sa lutte au-delà du Royaume-Uni pour en faire une norme internationale. L’entreprise pourrait, en plus des pénalités, renforcer l’automatisation de la détection des fraudes et intensifier les contrôles humains. Cette approche limiterait les abus des sociétés peu scrupuleuses et en dissuaderait d’autres d’y recourir.

À terme, cette initiative pionnière de Google renforcerait la confiance des consommateurs, tout en incitant les autres acteurs à suivre cette démarche de transparence. Car dans un écosystème numérique où l’influence des avis ne cesse de croître, c’est un enjeu de crédibilité collective qui se joue. Un défi majeur que les plateformes doivent relever main dans la main, en faisant de la lutte contre la fraude une priorité mondiale.

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