Pony.ai Va Tripler Sa Flotte de Robotaxis d’Ici 2026

Imaginez-vous en 2026 : vous levez la main depuis votre smartphone et, trente secondes plus tard, une berline flambant neuve s’arrête devant vous… sans personne au volant. Ce qui ressemblait encore à de la science-fiction il y a cinq ans est en train de devenir une réalité quotidienne en Chine. Et l’entreprise qui accélère le plus fort s’appelle Pony.ai.

Le 25 novembre 2025, la société cotée à la fois au Nasdaq et à Hong Kong a lâché une bombe lors de la publication de ses résultats trimestriels : elle compte tripler sa flotte mondiale de robotaxis pour dépasser les 3 000 véhicules d’ici la fin 2026. De 961 unités aujourd’hui à plus de 3 000 en à peine un an. Ce n’est plus une croissance, c’est une explosion.

Des Chiffres Qui Donnent le Vertige

Pour bien mesurer l’ampleur du pari, revenons sur les chiffres annoncés :

  • 961 robotaxis en service aujourd’hui
  • Objectif : 1 000 véhicules avant le 31 décembre 2025
  • Objectif final : plus de 3 000 robotaxis opérationnels fin 2026
  • Services commerciaux déjà payants à Pékin, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen

Cette trajectoire fait de Pony.ai l’un des acteurs les plus agressifs du secteur, devant Waymo (environ 700 véhicules) et bien devant Baidu Apollo ou WeRide sur le rythme de déploiement.

Une Stratégie à Trois Moteurs de Revenus

Ce qui rend Pony.ai particulièrement intéressant pour les investisseurs et les entrepreneurs tech, c’est sa capacité à monétiser simultanément trois verticales :

« Nous ne nous contentons pas de faire rouler des robotaxis. Nous construisons un écosystème complet autour de la technologie autonome. »

– James Peng, CEO et cofondateur de Pony.ai

Concrètement, au troisième trimestre 2025, l’entreprise a généré :

  • 6,7 millions de dollars issus des courses robotaxi payantes
  • 10,2 millions de dollars grâce aux robotrucks (camions autonomes)
  • 8,6 millions de dollars en licences technologiques vendues à des tiers

Soit un chiffre d’affaires total de 25,4 millions de dollars, en hausse de 72 % sur un an. Un signal fort : la monétisation n’est plus une promesse, elle est déjà là.

L’Internationalisation Accélérée

Pony.ai ne veut pas rester un champion national. L’entreprise a signé des partenariats stratégiques dans huit pays, dont le Qatar et Singapour, et noue des accords avec Uber et Bolt pour intégrer sa technologie dans leurs applications.

Cette stratégie « tech provider + opérateur » rappelle celle de Mobileye (Intel) : vendre la même stack autonome à des flottes locales tout en gardant le contrôle des données et de l’expérience utilisateur sur ses propres marchés.

Le Partenariat Toyota : Le Joker dans la Manche

La coentreprise avec Toyota mérite qu’on s’y arrête. Pony.ai a investi massivement dans la production de sa plateforme Gen-7, conçue spécifiquement avec le géant japonais. Résultat : des coûts unitaires qui chutent rapidement et une capacité à produire plusieurs centaines de véhicules par mois dès 2026.

Ce partenariat explique en partie la confiance affichée : quand vous avez Toyota derrière vous pour l’industrialisation, vous pouvez voir très grand.

Et l’Argent Dans Tout Ça ?

Oui, Pony.ai perd encore de l’argent : 61,6 millions de dollars de perte nette au T3 2025, en hausse de 46 % sur un an. C’est le prix de la croissance fulgurante.

Mais la trésorerie reste confortable : 587,7 millions de dollars au 30 septembre 2025. De quoi tenir largement jusqu’à la rentabilité opérationnelle prévue par les analystes autour de 2027-2028.

Pourquoi Cela Nous Concerne, Nous les Entrepreneurs Tech

Derrière les chiffres, il y a plusieurs leçons business majeures :

  • La Chine reste le terrain de jeu numéro 1 pour scaler une technologie deep tech
  • Le modèle « hardware + software + service » (comme Tesla) est en train de s’imposer dans la mobilité
  • Les partenariats avec des géants traditionnels (Toyota, Uber) sont la clé pour passer de startup à scale-up mondiale
  • La licence technologique devient une source de revenus aussi importante que l’exploitation directe

Et la Concurrence Dans Tout Ça ?

Waymo domine encore aux États-Unis, mais son expansion reste lente et coûteuse. Baidu Apollo et WeRide progressent, mais aucun n’affiche la même agressivité de déploiement que Pony.ai. Quant à Tesla et son hypothétique Robotaxi… on attend toujours les premières unités à grande échelle.

En 2026, la Chine pourrait très bien compter plus de robotaxis en circulation que le reste du monde réuni. Et Pony.ai est en pole position pour en être le leader.

Conclusion : Le Futur Se Joue Maintenant

Dans douze mois, nous regarderons probablement Pony.ai comme nous regardons aujourd’hui Shein ou BYD : une entreprise chinoise qui a pris tout le monde de vitesse sur un marché que l’on croyait pourtant dominé par les Américains.

Pour les entrepreneurs, investisseurs et passionnés de tech, c’est un signal clair : la prochaine licorne à 100 milliards de dollars ne viendra peut-être pas de la Silicon Valley, mais de Guangzhou.

Et vous, seriez-vous prêt à monter dans un robotaxi Pony.ai demain matin ? La question n’est plus de savoir si la mobilité autonome arrive… mais qui va la dominer.

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