Imaginez pouvoir ajouter à votre site WordPress un comparateur de prix interactif, un calculateur dynamique ou même une intégration Google Maps avec les horaires en temps réel… sans écrire une seule ligne de code. Et si je vous disais que cela prend désormais quelques secondes et coûte quasiment rien ? C’est exactement ce que propose Telex, l’expérience « vibe-coding » lancée par l’équipe WordPress il y a à peine trois mois.
Lors du traditionnel « State of the Word » 2025 à San Francisco, Matt Mullenweg, cofondateur du projet WordPress et CEO d’Automattic, a surpris tout le monde en dévoilant des exemples concrets déjà déployés en production. Le message est clair : l’intelligence artificielle ne remplace pas seulement les développeurs, elle rend le pouvoir créatif à tout le monde.
Telex, c’est quoi concrètement ?
Telex est un outil intégré directement dans l’éditeur Gutenberg qui permet de générer des blocs personnalisés simplement en décrivant ce que vous voulez en langage naturel. Un peu comme si vous discutiez avec un développeur ultra-rapide… mais qui travaille gratuitement 24 h/24.
Le principe s’apparente au « vibe coding » popularisé par Andrej Karpathy : vous exprimez une intention (« je veux un tableau comparatif de mes forfaits avec bouton d’appel à l’action ») et l’IA génère le code React + PHP + CSS nécessaire, prêt à être inséré comme un simple bloc Gutenberg.
« Des choses qui coûtaient des milliers, voire des dizaines de milliers de dollars il y a encore quelques années, nous pouvons maintenant les faire dans un navigateur pour quelques centimes. C’est complètement dingue. »
– Matt Mullenweg, State of the Word 2025
Des exemples qui parlent d’eux-mêmes
Les démonstrations présentées étaient bluffantes de réalisme. Voici quelques cas concrets déjà en ligne :
- Un tableau comparatif de prix avec mise en avant du forfait recommandé
- Un calculateur de devis interactif pour une entreprise de services
- Un encart d’horaires d’ouverture mis à jour automatiquement + lien Google Maps
- Un carrousel de logos partenaires responsive
- Une grille de articles avec cartes de hauteur identique (le cauchemar classique des thèmes)
- Une intégration Google Calendar en direct
Le plus impressionnant ? Ces fonctionnalités ont été créées par Nick Hamze et Tammie Lister, deux membres actifs de la communauté… dont aucun n’est développeur professionnel à la base.
« Je ne sais pas coder une seule ligne, mais je peux décrire ce que je veux à Telex et il le fait pour moi. Cette liberté est enivrante. »
– Nick Hamze, créateur communautaire WordPress
Pourquoi c’est une révolution pour les entrepreneurs et marketeurs
Pour nous qui travaillons dans le marketing digital, les startups ou l’e-commerce, le temps et le budget de développement sont souvent les principaux freins. Faire appel à un développeur pour un simple calculateur de prix pouvait coûter 2 000 à 8 000 € et prendre plusieurs semaines.
Avec Telex, ce même calculateur se crée en 30 secondes pour quelques centimes de crédit OpenAI (ou autre modèle compatible). Le ROI est immédiat :
- Test A/B ultra-rapide de nouvelles fonctionnalités
- Personnalisation extrême sans dépendre d’une agence
- Mise à jour en temps réel des offres spéciales
- Expérimentations folles sans risque financier
C’est exactement le genre d’outil qui permet aux petites structures de rivaliser avec les gros poissons du marché.
Et même du Tetris en ASCII… parce que pourquoi pas
Pour prouver l’étendue des possibilités, Tammie Lister s’est lancé un défi : créer un nouveau bloc Telex par jour pendant tout le mois d’octobre. Résultat ? Un bloc Tetris jouable en ASCII, un compteur de trick-or-treat pour Halloween, et des dizaines d’autres créations complètement délirantes.
Ce genre d’expérimentation montre que la limite n’est plus technique : elle est désormais dans notre imagination.
Au-delà de Telex : la vision AI-native de WordPress
Telex n’est que la partie visible de l’iceberg. Matt Mullenweg a présenté plusieurs chantiers stratégiques pour 2026 :
- Abilities API : une description machine-readable de tout ce que WordPress sait faire
- MCP adapter : permet à WordPress de communiquer nativement avec Claude, Copilot, Cursor, etc.
- Benchmarks publics pour évaluer les modèles IA sur des tâches WordPress réelles
- Intégration des agents navigateur (comme Anthropic Computer Use) pour automatiser l’interface
L’objectif affiché : faire de WordPress la plateforme web la plus « AI-ready » du marché.
Les implications business à ne pas sous-estimer
Pour les agences web et freelances, cela peut paraître inquiétant. Mais c’est surtout une opportunité énorme :
-
–>
- Passer de « exécutant technique » à « consultant stratégie & prompt engineering »
- Proposer des audits « AI-optimization » de sites existants –>
- Vendre des packs de blocs custom générés par Telex
- Former les clients à l’autonomie (et facturer la formation)
Les meilleurs professionnels seront ceux qui sauront combiner créativité humaine et puissance de l’IA, pas ceux qui résisteront au changement.
Comment tester Telex dès aujourd’hui ?
Telex reste pour l’instant une expérience accessible via un plugin dédié (disponible sur GitHub). L’installation prend 2 minutes et ne nécessite aucun réglage compliqué.
Une fois activé, un nouveau bouton apparaît dans la barre d’outils Gutenberg. Il suffit de cliquer et de décrire votre besoin. Les premiers essais sont généralement bluffants, même avec des prompts très simples.
Conseil de pro : commencez par des choses simples (« un bouton avec compteur de clics ») pour prendre en main, puis passez aux fonctionnalités métier qui ont réellement de la valeur pour votre business.
Conclusion : le futur du web est déjà là
Telex n’est pas qu’un gadget sympa. C’est le premier signe concret que la barrière technique qui séparait les « makers » des « non-techniques » est en train de s’effondrer.
Dans les prochains mois, nous allons voir exploser le nombre de sites WordPress avec des fonctionnalités sur mesure qui semblaient impossibles hier. Et le plus beau dans tout ça ? Ce ne sont plus les développeurs qui décident de ce qui est possible.
C’est vous.
Alors la question n’est plus « est-ce que je dois m’y mettre ? » mais « qu’est-ce que je vais bien pouvoir créer en premier ? »






