Imaginez offrir un cadeau qui correspond parfaitement aux passions de votre proche, sans vous limiter à une seule marque ni produire le moindre déchet plastique. C’est exactement ce que propose une nouvelle startup qui fait parler d’elle dans l’univers des fintech et du commerce en ligne. En pleine effervescence du marché des cartes-cadeaux, évalué à plusieurs billions de dollars, une jeune pousse fondée par d’anciens employés de Google vient de boucler une levée de fonds significative pour accélérer son développement et challenger un secteur souvent critiqué pour son impact environnemental.
Cette innovation arrive à point nommé dans un monde où les consommateurs recherchent toujours plus de personnalisation et de sens dans leurs achats. Les cartes-cadeaux traditionnelles, bien qu’extrêmement populaires, souffrent d’une image un peu vieillotte et polluante. Une startup ambitieuse veut changer la donne en misant sur le digital, la flexibilité et l’expérience utilisateur. Décryptage d’une opération qui pourrait bien redessiner les contours d’un marché colossal.
Une levée de fonds qui marque les esprits
La jeune entreprise On Me a annoncé avoir sécurisé 6 millions de dollars lors d’un tour de table seed. Cette opération a été menée par le fonds américain NFX, connu pour ses paris audacieux sur des projets disruptifs, avec la participation de Lerer Hippeau et Focal. Ce n’est pas la première fois que la startup attire l’attention des investisseurs : elle avait déjà levé 1,7 million de dollars en pre-seed l’année précédente, peu après son lancement officiel.
Ces capitaux frais vont permettre d’enrichir l’offre en intégrant de nouvelles catégories d’expériences, comme des cours d’équitation, des dégustations de vin ou encore des billets pour des parcs d’attractions. L’objectif est clair : transformer la carte-cadeau en un véritable passeport vers les passions de chacun.
Depuis son lancement, On Me affiche des chiffres encourageants : plus de 2,5 millions de dollars de cadeaux échangés, 26 000 utilisateurs conquis et une croissance mensuelle de 50 %. Des indicateurs qui ont sans doute convaincu les investisseurs de la solidité du modèle.
Le concept qui change tout : la personnalisation par centres d’intérêt
Contrairement aux cartes-cadeaux classiques bloquées sur une seule enseigne, On Me propose une approche radicalement différente. L’utilisateur choisit une catégorie correspondant à la passion du destinataire – tennis, course à pied, lecture, camping, jardinage, gaming, concerts… – et le bénéficiaire peut ensuite dépenser le montant chez plusieurs marques partenaires dans cette thématique.
Par exemple, pour un amateur de tennis, la carte donne accès à des équipements chez Wilson, On, Prince et bien d’autres. Cette flexibilité évite le sentiment frustrant de devoir dépenser obligatoirement dans un magasin précis, même si l’offre ne correspond pas parfaitement aux envies.
Au total, la plateforme couvre déjà 72 catégories, un catalogue qui ne cesse de s’étoffer. Et l’expérience ne s’arrête pas au choix de la catégorie : il est possible d’ajouter une vidéo personnelle, des photos ou des GIF animés pour rendre le cadeau encore plus émouvant.
Il s’agit d’une pratique environnementalement gaspilleuse qui semble totalement déconnectée de notre mode de vie actuel.
– Darragh Meaney, CEO et co-fondateur d’On Me
Cette citation du dirigeant illustre parfaitement la philosophie de l’entreprise : moderniser un secteur figé tout en répondant aux attentes sociétales actuelles.
L’impact environnemental, un argument fort
L’un des points les plus critiqués de l’industrie traditionnelle des cartes-cadeaux est son empreinte écologique. Selon l’International Card Manufacturers Association, environ 30 milliards de cartes plastiques sont produites chaque année dans le monde. Pire : plus de 70 % d’entre elles finissent à la poubelle dans les six mois suivant leur activation, générant environ 53 millions de tonnes de déchets plastiques.
En optant exclusivement pour le format digital, On Me élimine complètement cette problématique. Les cartes s’intègrent directement dans Apple Pay et Google Wallet, facilitant leur utilisation tout en supprimant le besoin de support physique. Un positionnement éco-responsable qui résonne particulièrement auprès des générations Y et Z, de plus en plus sensibles aux questions environnementales dans leurs choix de consommation.
Pour les marques et les retailers, c’est aussi une opportunité de toucher une audience engagée et fidèle à des thématiques précises, plutôt que de dépendre uniquement des cartes mono-enseigne.
Un marché gigantesque en pleine mutation
Le marché mondial des cartes-cadeaux est estimé à plus de 2,3 trillions de dollars d’ici 2030. Un potentiel énorme qui attire logiquement les innovateurs. Pourtant, la majorité des acteurs restent ancrés dans des modèles traditionnels, laissant la porte ouverte à des disruptions comme celle portée par On Me.
Dans un contexte où les expériences priment sur les objets matériels, offrir une carte thématique qui ouvre sur un univers de possibilités semble parfaitement aligné avec les tendances actuelles. Les consommateurs veulent du sens, de la personnalisation et de la praticité – trois critères que la startup coche avec brio.
La plateforme est accessible via son site web ainsi que des applications iOS et Android, rendant l’expérience fluide et mobile-first, en phase avec les habitudes des utilisateurs d’aujourd’hui.
Les fondateurs : l’expérience Google au service de l’innovation
Derrière On Me se trouvent d’anciens employés de Google, dont le CEO Darragh Meaney. Cette provenance n’est pas anodine : elle apporte une expertise précieuse en termes de produit, d’interface utilisateur et de scalabilité technique. Google a toujours excellé dans la création d’expériences intuitives et addictives – des compétences directement transposables à une plateforme de gifting moderne.
Cette culture produit se ressent dans les choix faits par l’équipe : simplicité d’utilisation, personnalisation poussée, intégrations natives avec les wallets mobiles. Autant d’éléments qui différencient On Me de solutions plus génériques.
Pourquoi cette levée de fonds est stratégique pour les entrepreneurs
Pour tout fondateur ou investisseur dans l’écosystème startup, cette opération est riche d’enseignements. Elle montre qu’un marché mature peut encore être profondément disrupté en s’appuyant sur des douleurs concrètes des consommateurs (manque de flexibilité, impact écologique) et en proposant une expérience radicalement supérieure.
Quelques leçons à retenir :
- Identifier un secteur à forte valeur mais à faible innovation produit
- Miser sur la personnalisation et l’expérience émotionnelle
- Intégrer dès le départ une dimension responsable (ici écologique)
- Construire un produit mobile-first avec des intégrations natives
- Démontrer rapidement une traction forte pour convaincre les VC
Ces éléments combinés ont permis à On Me de passer rapidement d’une idée à une scale-up financée par des fonds de premier plan.
Les défis à venir pour On Me
Malgré ces succès initiaux, le chemin reste long. Le principal défi sera d’élargir rapidement le catalogue de partenaires tout en maintenant une expérience fluide. Convaincre les grandes marques de rejoindre des catégories thématiques demande un travail commercial intense.
La concurrence n’est pas absente non plus : d’autres plateformes digitales existent et les géants comme Amazon ou Apple pourraient à tout moment renforcer leurs offres de gift cards. La différenciation par la thématique et la personnalisation émotionnelle sera donc cruciale.
Enfin, la monétisation devra être affinée. Si le modèle semble classique (commission sur les transactions), la rentabilité dépendra fortement du volume et de la fidélisation des utilisateurs.
Vers une nouvelle ère du gifting digital ?
En conclusion, On Me incarne parfaitement cette vague de startups qui reprennent des marchés établis pour les réinventer avec les codes du digital natif. En combinant personnalisation poussée, responsabilité environnementale et expérience mobile irréprochable, la jeune pousse s’attaque à un pain point réel tout en surfant sur des tendances de fond.
Pour les entrepreneurs et les marketeurs, cette histoire rappelle qu’il est encore possible de créer de la valeur massive dans des secteurs en apparence saturés, à condition d’observer finement les évolutions sociétales et technologiques. Le succès futur d’On Me dépendra de sa capacité à scaler son modèle tout en conservant cette proximité émotionnelle qui fait la force du cadeau parfait.
Une chose est sûre : le gifting ne sera plus jamais tout à fait comme avant.
