ByteDance refuse de vendre TikTok malgré la pression américaine

ByteDance refuse catégoriquement de vendre TikTok malgré l’ultimatum américain. Une décision lourde de conséquences alors qu’une nouvelle loi menace de bannir l’application du sol américain et de ses 170 millions d’utilisateurs. Le point sur ce bras de fer politico-économique entre la Chine et les États-Unis.

Le bras de fer entre TikTok et les États-Unis vient de prendre un nouveau tournant. ByteDance, la maison-mère chinoise de l’application, a annoncé qu’elle ne comptait pas vendre sa poule aux œufs d’or, en dépit d’une loi américaine lui imposant de couper ses liens avec la Chine sous peine d’être bannie du territoire. Retour sur ce feuilleton politico-économique qui risque de priver les États-Unis des 170 millions d’utilisateurs de TikTok.

Le nœud gordien des liens entre ByteDance et Pékin

Au cœur des tensions se trouvent les soupçons de Washington envers les connivences supposées entre TikTok et le gouvernement chinois. Depuis plusieurs années, les autorités américaines accusent la plateforme de donner à Pékin un accès privilegié aux données des utilisateurs américains à des fins d’espionnage.

Ces craintes s’appuient notamment sur une loi chinoise de 2017 qui contraint les entreprises locales à fournir des informations personnelles au nom de la sécurité nationale. ByteDance a beau clamer son indépendance, le doute subsiste.

La riposte législative des États-Unis

Pour couper court à la menace, le Congrès américain est passé à l’offensive. En avril 2024, une loi a été adoptée pour obliger ByteDance à vendre TikTok ou à se retirer complètement du marché américain.

Si l’entreprise chinoise ne rompt pas ses liens capitalistiques et opérationnels avec la Chine, Apple et Google seront sommés de supprimer TikTok de leurs app stores. Un bannissement qui priverait l’application de ses 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis.

Le refus catégorique de ByteDance

Face à cet ultimatum, la réaction de ByteDance ne s’est pas fait attendre. Dans un message publié sur Jinri Toutiao, un réseau social chinois lui appartenant, la société a balayé l’idée d’une vente :

« Les informations de la presse étrangère selon lesquelles ByteDance envisagerait de vendre TikTok sont fausses. Nous ne comptons pas vendre TikTok. »

Un refus catégorique malgré la pression et les enjeux financiers colossaux. En 2020, la valeur de TikTok avait été estimée à 60 milliards de dollars par Bloomberg, même si ce montant serait sans doute difficile à atteindre dans un contexte de vente forcée.

Une vente qui se heurte aussi au veto chinois

Au delà de la posture de ByteDance, un éventuel acquéreur américain de TikTok devrait aussi composer avec l’opposition frontale de Pékin. Le mois dernier, le ministère chinois du Commerce a dénoncé les « méthodes de voyou » des États-Unis dans ce dossier.

La Chine avait déjà amendé en 2020 sa liste des technologies soumises à des restrictions d’exportation. Parmi elles figurent les algorithmes de recommendation comme celui qui a fait le succès de TikTok. De quoi compliquer sérieusement une vente, même à des géants de la tech comme Meta ou Google.

Conclusion

Le feuilleton TikTok est loin d’être terminé. Malgré la pression américaine, ByteDance campe sur ses positions et refuse catégoriquement de vendre son application star. L’entreprise peut compter sur le soutien tacite des autorités chinoises, qui voient d’un très mauvais œil les injonctions de Washington.

Dans ce bras de fer politico-économique, c’est l’avenir de TikTok sur le sol américain qui est en jeu. Un bannissement priverait le réseau de ses 170 millions d’utilisateurs outre-Atlantique, un marché crucial pour sa croissance. Mais ByteDance semble prêt à prendre le risque plutôt que de perdre le contrôle de sa poule aux œufs d’or. Une décision lourde de conséquences, qui sera scrutée de près par toute l’industrie tech.

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