Humane Cherche Un Rachat Par HP Pour Son Produit AI Pin

Dans le monde impitoyable des start-ups technologiques, l’histoire d’Humane et de son produit phare, l’AI Pin, sonne comme un avertissement. Cette jeune pousse, portée par d’anciens d’Apple, avait suscité de grands espoirs avec son accessoire d’intelligence artificielle censé révolutionner notre façon d’interagir avec la technologie. Mais après un lancement en demi-teinte et des critiques acerbes, Humane se retrouve aujourd’hui dans une position délicate, cherchant désespérément un acquéreur.

Un produit prometteur qui déçoit

Lancé à grand renfort de communication, l’AI Pin se voulait être le successeur désigné du smartphone. Mais dès les premiers tests, les espoirs ont été douchés. Malgré son tarif élevé de 699$ auquel s’ajoute un abonnement mensuel, le produit n’a pas convaincu, les retours étant globalement négatifs. Autonomie limitée, surchauffe, fonctionnalités en deçà des attentes… Les griefs étaient nombreux.

L’AI Pin a été largement critiqué pour ne pas avoir été à la hauteur des attentes qu’il suscitait.

– The New York Times

La douche froide s’est poursuivie quand Humane a dû avertir ses clients d’un risque d’incendie lié au chargeur de l’appareil. Un nouveau coup dur pour l’image de la start-up et de son produit.

Des ventes très en deçà des attentes

Conséquence logique de ces déboires : les ventes ne sont pas au rendez-vous. Humane espérait écouler 100 000 exemplaires de son AI Pin sur l’année. Mais début avril, seules 10 000 commandes avaient été enregistrées. Un chiffre bien maigre qui met la start-up dans une situation financière périlleuse.

La quête d’un repreneur

Pour sortir de l’ornière, Humane n’a guère d’autre choix que de se vendre. Selon Bloomberg, la start-up chercherait à obtenir entre 750 millions et 1 milliard de dollars. Des discussions auraient été entamées avec plusieurs groupes, dont HP. Ce dernier a déjà par le passé misé sur des rachats high-tech, comme Palm pour 1,2 milliard de dollars en 2010. Reste à savoir si le géant de l’informatique sera séduit par la proposition d’Humane malgré les échecs patents de l’AI Pin.

Un management remis en cause

Au-delà du produit en lui-même, c’est la gestion de l’entreprise par ses fondateurs, Imran Chaudhri et Bethany Bongiorno, qui est pointée du doigt. Plusieurs employés et ex-employés rapportent un manque d’écoute chronique de leur part face aux avertissements sur les faiblesses de l’AI Pin.

Imran Chaudhri et Bethany Bongiorno n’avaient pas tenu compte des avertissements concernant la faible autonomie et la consommation d’énergie de l’AI Pin, préférant la positivité à la critique.

– The New York Times

Un ingénieur logiciel a même été licencié en février après avoir osé remettre en question la maturité du produit lors d’une réunion. Preuve d’un management peu enclin à la remise en cause, malgré les signaux alarmants.

Et maintenant ?

L’avenir d’Humane est aujourd’hui plus qu’incertain. Si HP ou un autre groupe accepte de mettre sur la table le milliard de dollars espéré, la start-up pourrait avoir une seconde chance. Mais vu les déboires rencontrés avec l’AI Pin, il y a fort à parier que le repreneur potentiel demandera des garanties et des changements profonds dans le management et la stratégie.

Une chose est sûre : l’histoire d’Humane rappelle à quel point le monde des start-ups reste un univers impitoyable où les belles promesses ne suffisent pas. Seuls les produits répondant réellement à un besoin et offrant une expérience utilisateur optimale peuvent espérer tirer leur épingle du jeu. Un principe de réalité que les fondateurs d’Humane ont appris à leurs dépens.

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