Meta Amendé en Italie pour Manque de Transparence sur Instagram et Facebook

Imaginez un monde où vos moindres faits et gestes en ligne sont scrutés, analysés et exploités à des fins commerciales, sans que vous n’en soyez clairement informé. C’est un peu ce que reproche l’autorité italienne de la concurrence à Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, en lui infligeant une amende salée de 3,5 millions d’euros.

Opacité sur l’utilisation commerciale des données

Selon l’Autorité italienne de garantie de la concurrence et du marché (AGCM), Meta n’a pas joué la carte de la transparence envers les utilisateurs d’Instagram et Facebook quant à l’exploitation de leurs précieuses données personnelles :

  • Lors de l’inscription à Instagram, aucune information claire n’était fournie sur la collecte et l’utilisation des données à des fins commerciales
  • En cas de suspension de compte Facebook ou Instagram, les utilisateurs n’étaient pas dûment informés des motifs, qu’il s’agisse d’un examen automatisé ou humain du contenu
  • Les voies et délais de contestation d’une suspension de compte étaient insuffisants et trop courts (30 jours)

Ces deux pratiques commerciales déloyales, auxquelles Meta a mis fin au cours de la procédure, lui valent donc une amende de 3,5 millions d’euros.

AGCM

Meta dans le viseur des régulateurs européens

Cette sanction italienne n’est que la partie émergée de l’iceberg des démêlés de Meta avec les autorités européennes sur les questions de vie privée et de consentement des utilisateurs :

  • La Commission européenne a engagé une procédure contre Meta pour non-respect de l’obligation de demander le consentement des utilisateurs pour combiner leurs données issues de différents services à des fins de profilage publicitaire
  • Pour s’y conformer, Meta a proposé un abonnement payant sur Facebook et Instagram pour éviter les publicités ciblées, une pratique jugée injuste par les défenseurs de la vie privée
  • Le Comité européen de la protection des données (EDPB) a enjoint les plateformes à proposer une alternative gratuite et équivalente, avec des publicités non personnalisées

Trouver un équilibre entre monétisation et protection des données

Au cœur du problème, le modèle économique des géants du numérique comme Meta repose en grande partie sur la monétisation des données personnelles des utilisateurs pour la publicité ciblée. Mais avec le renforcement des réglementations comme le RGPD en Europe, ils doivent s’adapter pour plus de transparence et de contrôle utilisateur.

L’enjeu pour Meta est de trouver le bon équilibre entre la préservation de ses revenus publicitaires et le respect des nouvelles obligations en matière de protection des données et de consentement éclairé. Un défi de taille qui nécessitera probablement de repenser en profondeur son approche de la confidentialité et de la relation avec ses utilisateurs.

Cette amende italienne, bien que d’un montant relativement modeste à l’échelle de Meta, a valeur de signal des responsabilités accrues qui pèsent désormais sur les épaules des géants de la tech. Les régulateurs européens semblent déterminés à ne plus leur laisser le champ libre dans l’exploitation des données personnelles et attendent d’eux plus de transparence, de pédagogie et de considération envers leurs utilisateurs.

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