L’Avenir Technologique de l’Amérique Selon Kamala Harris

Alors que le président Joe Biden a annoncé qu’il ne briguerait pas un second mandat, tous les regards se tournent vers la vice-présidente Kamala Harris, qui apparaît comme la candidate potentielle du parti démocrate pour l’élection présidentielle de 2024. Avec ses liens étroits avec la Silicon Valley et son expérience dans le secteur technologique, les politiques de Harris en matière de technologie suscitent un intérêt croissant.

Une relation de longue date avec la tech

Originaire d’Oakland en Californie, Kamala Harris a rapidement noué des liens avec l’industrie technologique de la région de la baie de San Francisco. Parmi ses premiers soutiens politiques figuraient des capital-risqueurs influents comme John Doerr et Ron Conway. Lors de sa campagne présidentielle de 2020, elle a également reçu l’appui du cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman. Cette proximité avec la Silicon Valley soulève des questions sur sa capacité à réguler efficacement les géants de la tech.

Une volonté de régulation affirmée

Malgré ces liens, Kamala Harris a démontré à plusieurs reprises sa volonté de demander des comptes aux PDG de la tech et de plaider pour une réglementation plus stricte du secteur. En tant que sénatrice, elle a notamment défié les principaux réseaux sociaux sur la diffusion de fausses informations. Lors de la campagne présidentielle de 2020, interrogée sur un éventuel démantèlement d’Amazon, Google ou Facebook, elle s’est montrée favorable à une régulation renforcée pour protéger les données des consommateurs.

Nous rejetons l’idée selon laquelle la protection du public et l’avancement de l’innovation s’excluent mutuellement.

– Kamala Harris sur la réglementation de l’IA

L’IA au cœur des préoccupations

La vice-présidente a notamment évoqué la nécessité de réglementer l’intelligence artificielle, soulignant que les engagements volontaires des entreprises ne suffisent pas. Selon elle, une surveillance gouvernementale rigoureuse est indispensable pour empêcher les dérives et protéger les consommateurs, la sécurité et la démocratie. Un point de vue qui tranche avec celui de certains investisseurs tech comme Marc Andreessen et Ben Horowitz, qui craignent une surréglementation de l’IA.

D’autres enjeux tech majeurs

Au-delà de l’IA, Kamala Harris devra se positionner sur de nombreux autres sujets tech s’il elle est investie par son parti :

  • Les préoccupations de sécurité nationale liées à TikTok et aux applications chinoises
  • La réglementation des cryptomonnaies et des actifs numériques
  • Les enjeux de cybersécurité et de protection des données personnelles
  • Le rôle des plateformes dans la modération des contenus et le débat démocratique

Biden passe le flambeau à Harris

En annonçant son retrait de la course à la présidentielle, Joe Biden a exprimé son « soutien total » à Kamala Harris pour porter les couleurs démocrates en 2024. Une passation de pouvoir qui n’est pas sans rappeler celle d’Obama à Biden lui-même en 2020. Reste à savoir si la vice-présidente parviendra à s’imposer face à d’autres prétendants lors de la convention démocrate.

Un soutien massif des donateurs

La base électorale démocrate semble en tout cas déjà conquise. Dans les heures qui ont suivi l’annonce de sa candidature, près de 47 millions de dollars ont été récoltés sur la plateforme de financement participatif ActBlue. Un record qui témoigne de l’enthousiasme des sympathisants pour celle qui pourrait devenir la première présidente noire et d’origine indienne des États-Unis.

Alors que la course à la Maison Blanche se profile, la politique technologique de Kamala Harris sera scrutée de près. Entre volonté de régulation et soutien à l’innovation, la candidate devra trouver le bon équilibre pour convaincre l’électorat démocrate et, peut-être, diriger le pays vers un avenir numérique plus éthique et inclusif.

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