Dans un contexte où les scale-up françaises multiplient les records en matière de levées de fonds, Alan se distingue avec une opération d’envergure. Le néo-assureur santé annonce avoir levé 173 millions d’euros, portant sa valorisation à 4 milliards d’euros, soit quasiment le double de sa dernière évaluation en mai 2022.
Une levée stratégique menée par Belfius pour accélérer en Belgique
Cette levée de fonds, menée par le bancassureur belge Belfius, ouvre de nouvelles perspectives pour Alan. Au-delà d’une consolidation de sa position sur son marché domestique, la scale-up ambitionne de se développer en Belgique. Le partenariat avec Belfius représente un potentiel de centaines de milliers de nouveaux assurés. Pour accompagner cette expansion, Alan prévoit le recrutement de plus de 25 collaborateurs dans le pays.
Croissance soutenue en France et ambition de rentabilité pour 2026
Malgré un environnement concurrentiel où les acteurs traditionnels dominent, Alan tire son épingle du jeu avec une croissance de chiffre d’affaires de 38% en 2023. Si la rentabilité n’est pas encore au rendez-vous, l’entreprise vise un retour à l’équilibre d’ici 2026, tout en maintenant une gouvernance forte autour de ses fondateurs Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin.
La conquête de nouveaux marchés passe aussi par le secteur public. Alan a remporté des appels d’offres pour assurer des fonctionnaires de plusieurs ministères, représentant environ 65 000 nouveaux assurés. D’autres opportunités sont à l’étude dans les fonctions publiques territoriales et hospitalières.
L’IA et le numérique comme avantages concurrentiels
Au cœur de la stratégie d’Alan : l’exploitation optimale des technologies numériques et de l’intelligence artificielle. Plus qu’une simple complémentaire santé, Alan incarne un modèle intégré où la technologie est mise au service de l’expérience client. Des algorithmes avancés permettent des processus simplifiés et une meilleure satisfaction des assurés.
Via des applications intuitives, Alan offre une transparence inédite dans la gestion des contrats. Cette approche personnalisée basée sur l’IA distingue la scale-up par son agilité et sa capacité d’adaptation aux nouveaux usages.
Un modèle disruptif qui ne fait pas l’unanimité
Le positionnement innovant d’Alan suscite quelques critiques de la part d’acteurs historiques comme la MGEN, qui craignent de voir leur position fragilisée. Des syndicats s’interrogent sur la pertinence de confier des contrats sensibles comme ceux de l’Éducation nationale à un « trublion » du numérique plutôt qu’à une mutuelle traditionnelle.
Malgré ces réserves, l’approche disruptive d’Alan convainc de plus en plus d’institutions. Le défi pour la scale-up sera de maintenir un équilibre entre innovation technologique et responsabilité sociale dans un secteur aussi crucial que l’assurance santé. Une mission qu’Alan semble déterminée à poursuivre pour démocratiser l’accès à une complémentaire santé à l’ère du numérique.
