Les ambitions de livraison par drone d’Amazon viennent de subir un nouveau revers. Le géant du commerce en ligne a en effet dû suspendre temporairement les tests de ses drones de livraison aux États-Unis suite à une série d’incidents survenus dans son centre d’essai de Pendleton, en Oregon.
Deux crashes en décembre
Selon l’agence Bloomberg, deux drones Amazon Prime Air se sont écrasés en décembre dernier lors de vols d’essai effectués par mauvais temps. Les appareils impliqués étaient les derniers prototypes d’Amazon, censés ouvrir la voie à un déploiement commercial à grande échelle de son service de livraison par drone.
Cet incident fait suite à un autre crash survenu en septembre. Des pilotes de drones employés par Amazon testaient alors le comportement des appareils en cas de défaillance d’une hélice. Mais deux vols tests ont été lancés simultanément par erreur, provoquant une collision en plein vol des drones.
Suspension des livraisons au Texas et en Arizona
Suite à ces incidents à répétition, Amazon a décidé de suspendre temporairement ses livraisons par drone dans les deux États où il mène actuellement des opérations commerciales : le Texas et l’Arizona. La suspension court jusqu’au déploiement d’une mise à jour logicielle sur toute la flotte.
Amazon a aussi mis fin en avril dernier à ses opérations de livraison par drone en Californie. Mais le groupe fondé par Jeff Bezos compte bien étendre ses tests à l’international, avec des projets pilotes au Royaume-Uni, en Autriche, en France et en Israël.
Un parcours semé d’embûches pour Prime Air
Lancé en 2013, le programme Prime Air multiplie les déconvenues. Outre les problèmes techniques, il doit faire face au départ de plusieurs cadres clés et à un environnement réglementaire de plus en plus strict. Au Royaume-Uni, les autorités viennent de restreindre les zones de vol autorisées pour les drones.
La sécurité est notre priorité absolue. Nous suspendons temporairement nos opérations le temps de revoir intégralement nos systèmes et procédures.
– Déclaration d’Amazon
Malgré ces déboires, Amazon ne compte pas abandonner son projet de livraison par drone. L’entreprise voit dans cette technologie une façon de réduire ses coûts de livraison du « dernier kilomètre » et d’accélérer ses délais, avec un objectif de 500 millions de colis livrés chaque année d’ici 2030.
Mais pour y parvenir, Amazon devra prouver la fiabilité et la sécurité de ses appareils, une tâche qui se révèle plus ardue que prévu. Les incidents à répétition ternissent l’image du programme Prime Air et soulèvent des inquiétudes sur les risques liés à la généralisation des drones de livraison dans le ciel de nos villes. Les derniers crashes en date montrent que le chemin est encore long avant de voir des drones Amazon sillonner nos cieux.
La concurrence avec les géants de la tech
Amazon n’est pas seul sur le marché de la livraison par drone. De nombreuses entreprises, dont des géants de la tech comme Google ou UPS, développent leurs propres solutions. Voici quelques-uns des acteurs majeurs :
- Wing, la filiale d’Alphabet (maison mère de Google), qui réalise déjà des livraisons commerciales en Australie et en Finlande
- UPS Flight Forward, qui a reçu la première certification de la FAA pour un usage commercial à grande échelle
- Zipline, spécialisée dans la livraison de matériel médical par drone, qui opère au Ghana et au Rwanda
Malgré les obstacles, la course aux drones de livraison s’accélère, avec à la clé un marché estimé à plus de 27 milliards de dollars en 2030 selon des analystes. Les investissements et les progrès technologiques se multiplient. Mais comme le montre l’exemple d’Amazon, le chemin risque d’être encore long et semé d’embûches réglementaires et techniques avant l’avènement d’un véritable système de livraison par les airs.