Amazon Visé par un Nouveau Recours Collectif au Royaume-Uni

Le géant du commerce en ligne Amazon se retrouve une nouvelle fois dans le viseur de la justice britannique. Un recours collectif a été déposé jeudi devant le Tribunal d’appel de la concurrence du Royaume-Uni, réclamant plus de 2,7 milliards de livres sterling (environ 3,4 milliards de dollars) de dommages et intérêts au nom de plus de 200 000 vendeurs tiers basés au Royaume-Uni.

Les accusations d’abus de position dominante

Selon les plaignants, Amazon aurait abusé de sa position dominante sur le marché des services de marketplace destinés aux vendeurs tiers pour atteindre les consommateurs britanniques, et ce de plusieurs manières :

  • En discriminant ses propres offres de vente au détail par rapport à celles des vendeurs tiers
  • En favorisant ses propres services logistiques (Fulfilled by Amazon, ou FBA)
  • En conditionnant de manière déloyale l’accès à son programme Prime à l’utilisation de FBA

Le recours affirme également qu’Amazon fausse la concurrence inter-plateformes en rendant plus difficile pour les vendeurs tiers de proposer des prix inférieurs sur d’autres marketplaces.

En raison de ces abus, les vendeurs tiers ont perdu des ventes, fait face à des coûts accrus et payé des frais plus élevés à Amazon pour ses services que ce qu’ils auraient payé dans des conditions normales de concurrence.

– Extrait du communiqué de presse des plaignants

Un cas loin d’être isolé

Ces accusations ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs années, les autorités de la concurrence à travers le monde scrutent de près les pratiques d’Amazon, notamment concernant l’utilisation des données des vendeurs tiers et le fonctionnement de ses différents services marketplace comme FBA et Prime.

Des accusations similaires d’abus anticoncurrentiels ont également été portées contre Amazon aux États-Unis ces dernières années, que ce soit par la Federal Trade Commission ou par des procureurs généraux d’États comme Washington DC.

Une action collective opt-out

La particularité de ce recours au Royaume-Uni est qu’il s’agit d’une action dite « opt-out ». Cela signifie que tous les vendeurs tiers éligibles – à savoir ceux basés au Royaume-Uni ayant utilisé un compte professionnel pour vendre aux consommateurs britanniques sur Amazon entre juin 2018 et juin 2024 – sont automatiquement inclus, sauf s’ils demandent expressément à être exclus.

Il n’y a aucun frais pour les vendeurs participants. En cas de succès de l’action, ils auront droit à une part des dommages et intérêts obtenus. Le recours est financé par Innsworth Capital Limited, un important bailleur de fonds qui soutient actuellement plusieurs autres actions collectives contre des géants de la tech au Royaume-Uni et en Europe.

La réponse d’Amazon

Contacté au sujet de ce nouveau recours, un porte-parole d’Amazon a déclaré :

Nous sommes convaincus que ces allégations sont sans fondement et que cela sera démontré au cours de la procédure judiciaire. Plus de 100 000 petites et moyennes entreprises au Royaume-Uni vendent sur la boutique d’Amazon, plus de la moitié des ventes de produits physiques sur notre boutique britannique proviennent de partenaires vendeurs indépendants, et le fait est que nous ne réussissons que lorsque les entreprises avec lesquelles nous travaillons réussissent.

– Porte-parole d’Amazon

Cette nouvelle action en justice montre que malgré les engagements pris par Amazon ces dernières années pour répondre aux préoccupations des autorités de concurrence, notamment en Europe, la pression ne retombe pas sur le géant de l’e-commerce. Les prochains mois nous diront si ces recours collectifs portés par des vendeurs tiers aboutissent et obligent Amazon à revoir en profondeur le fonctionnement de son écosystème marketplace et ses relations avec les vendeurs tiers.

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