C’est un coup dur pour l’écosystème des startups françaises. Angell, la jeune pousse prometteuse spécialisée dans les vélos électriques connectés, vient d’annoncer à ses clients qu’elle se déclare insolvable et s’apprête à demander une liquidation judiciaire au tribunal.
La fin d’une aventure entrepreneuriale
Fondée en 2019, Angell avait pour ambition de révolutionner la mobilité urbaine avec son vélo électrique intelligent bardé de fonctionnalités connectées. Malgré les efforts et le travail acharné de ses équipes, un problème matériel a sonné le glas de l’aventure, comme l’a annoncé avec émotion Marc Simoncini, co-fondateur et CEO.
C’est fini pour Angell. Un problème hardware a mis fin à l’aventure, malgré tous nos efforts et le travail incroyable de tous nos employés.
– Marc Simoncini, co-fondateur et CEO d’Angell
Des vélos high-tech mais fragiles
Avec son petit écran tactile couleur intégré au guidon, sa connexion Bluetooth au smartphone, son système d’alarme et de verrouillage intégré, ainsi que sa puce GPS et son modem cellulaire, le vélo Angell se voulait à la pointe de la technologie. Mais cette approche « all-in-one » s’est heurtée à des problèmes de fiabilité.
Dans un email aux clients, Angell explique que le dernier défaut constaté sur son vélo de première génération a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase :
La fragilité du cadre du vélo représente un risque de rupture. Nous comprenons qu’il s’agit d’un défaut lié au processus de fabrication des cadres, et plus précisément au soudage des tubes entre eux.
Une sous-traitance pointée du doigt
Angell ne fabrique pas ses propres vélos mais a fait appel à des partenaires industriels pour la production : SEB (groupe français derrière Krups, Moulinex, Rowenta…) pour la fabrication, et KickMaker pour le design. Dans son email, la startup tente de rejeter la faute sur ces deux sous-traitants pour ces graves défauts de conception.
Néanmoins, en tant que vendeur, c’est bien Angell qui est financièrement responsable vis-à-vis de ses clients pour ces vélos défectueux. La startup avait le choix entre un rappel massif de 7000 vélos ou un remboursement, deux options visiblement trop coûteuses qui ont précipité son dépôt de bilan.
Les clients dans l’impasse
C’est une situation difficile pour les propriétaires de vélos Angell :
- Ceux qui possèdent un modèle de 1ère génération se retrouvent avec un vélo dangereux qu’il ne faut plus utiliser
- Les clients des modèles plus récents risquent de voir certaines fonctionnalités « smart » désactivées si Angell coupe ses serveurs
Espérons que l’assistance électrique et le verrouillage intelligent continueront de fonctionner malgré tout. Cette triste histoire illustre les risques pour une jeune startup de vouloir brûler les étapes en lançant un produit complexe et ambitieux sans maîtriser sa chaîne de production. Un cruel rappel à la réalité pour tout l’écosystème French Tech.