La décision d’Elon Musk de soutenir ouvertement Donald Trump pour l’élection présidentielle de 2024 n’est pas passée inaperçue. Le milliardaire, qui n’a jamais caché ses divergences avec Joe Biden, est désormais devenu une cible de choix pour le président sortant dans sa campagne.
Biden contre-attaque sur les réseaux sociaux
Récemment testé positif au COVID, Joe Biden a profité de l’occasion pour lancer une pique à Elon Musk sur le réseau social X (anciennement Twitter). Dans un message en deux temps, il a d’abord annoncé être malade, avant de préciser dans un second post être « écœuré d’Elon Musk et de ses riches copains qui essaient d’acheter cette élection ».
Quelques heures plus tôt, l’équipe de campagne de Biden avait envoyé un SMS de collecte de fonds soulignant que « la personne la plus riche du monde fait maintenant partie de l’équipe MAGA », accusant Musk « d’utiliser sa fortune pour tenter de contrôler notre démocratie ».
Un revirement stratégique pour Biden
En plaçant ainsi Elon Musk au cœur de sa campagne, Joe Biden opère un changement de cap notable. Pendant la majeure partie de sa présidence, il a semblé ignorer le milliardaire, comme lors du « Sommet des véhicules électriques » en 2021 où Tesla n’avait pas été invité, ou lorsqu’il avait déclaré que c’était Detroit – et non Tesla – qui « menait le monde dans les véhicules électriques ».
Faire campagne contre l’implication de Musk est un pari risqué étant donné l’influence du milliardaire sur la Silicon Valley et l’industrie technologique en général. De nombreux acteurs parmi les plus riches de la Silicon Valley soutiennent le super PAC auquel Musk contribuerait, notamment des partenaires de Sequoia Capital et les fondateurs d’Andreessen Horowitz.
Musk, un soutien de poids pour Trump
Si Elon Musk a interagi avec l’administration Trump de diverses manières par le passé, notamment en siégeant à son conseil consultatif économique, il n’avait jamais ouvertement soutenu sa candidature. Son ralliement est donc un coup de pouce significatif pour l’ancien président.
Pourtant, Musk a largement bénéficié de la présidence Biden. L’Inflation Reduction Act a notamment permis à Tesla et à son partenaire Panasonic d’obtenir jusqu’à 41 milliards de dollars de crédits d’ici 2032. Tesla a atteint sa valorisation la plus élevée en 2021, et SpaceX a décroché de nombreux contrats gouvernementaux.
- Mais les entreprises de Musk font également l’objet de multiples enquêtes fédérales, dont certaines ont débuté sous Biden.
- Idéologiquement plus proche de Trump, Musk a sans doute des raisons de penser que ses sociétés continueraient de prospérer sous une autre présidence républicaine.
La rhétorique anti-Musk, un argument efficace
En embrassant un discours critique envers Elon Musk, Biden semble déjà en récolter les fruits. Jeudi, sa porte-parole de campagne Mia Ehrenberg a écrit sur X que le post dénonçant « Musk et ses riches amis » était « le deuxième post de collecte de fonds le plus efficace » pour la campagne depuis plus d’un an.
La stratégie de Biden visant à faire de Musk un adversaire politique pourrait bien s’avérer payante dans les urnes.
En définitive, l’élection de 2024 s’annonce comme un affrontement non seulement entre deux candidats, mais aussi entre deux visions de l’Amérique et du rôle que doivent y jouer les géants de la tech. Reste à savoir si l’implication d’Elon Musk sera un atout ou un handicap pour Donald Trump dans sa quête d’un second mandat.
