C’est un revirement spectaculaire pour l’une des startups les plus en vue d’Inde. Byju Raveendran, fondateur de Byju’s, géant indien de l’edtech, a admis jeudi que son entreprise, autrefois valorisée à 22 milliards de dollars, ne valait désormais plus rien. Une chute vertigineuse pour celui qui incarnait encore récemment le succès flamboyant de la tech indienne.
Une expansion trop rapide
S’adressant à un groupe de journalistes, Raveendran a reconnu avoir commis des erreurs, mal évalué le marché et surestimé le potentiel de croissance. La stratégie d’acquisition agressive de plus de deux douzaines de startups pour s’étendre sur de nouveaux marchés s’est avérée fatale lorsque les financements se sont taris en 2022.
Beaucoup de nos plus de 100 investisseurs m’ont poussé à poursuivre une expansion agressive sur jusqu’à 40 marchés.
– Byju Raveendran
Mais ces mêmes investisseurs ont pris peur lorsque les marchés mondiaux se sont effondrés suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, entraînant le marché du capital-risque dans une spirale descendante.
Le départ des investisseurs clés
Raveendran affirme que de nombreux investisseurs ont « fui », et que le départ l’an dernier de trois soutiens clés – Prosus Ventures, Peak XV et Chan Zuckerberg Initiative – du conseil d’administration a rendu impossible la levée de nouveaux fonds.
- Prosus Ventures
- Peak XV
- Chan Zuckerberg Initiative
Les représentants de ces trois sociétés ainsi que l’auditeur Deloitte ont quitté le conseil d’administration de la startup l’année dernière, invoquant des problèmes de gouvernance.
Une valorisation réduite à néant
Byju’s est depuis entré dans une procédure d’insolvabilité, et Raveendran, qui ne contrôle plus l’entreprise, déclare sans détour :
Ça ne vaut plus rien. De quelle valorisation parlez-vous ? Ça vaut zéro.
– Byju Raveendran
Byju’s, autrefois startup la plus valorisée d’Inde, compte parmi ses soutiens des noms prestigieux comme BlackRock, UBS, Tencent ou encore la Banque Mondiale. Elle a levé plus de 5 milliards de dollars à ce jour.
L’espoir d’un retour
Malgré tout, Raveendran reste optimiste quant à un possible retour de sa startup :
Je n’ai plus rien à perdre. Je suis venu d’un petit village. J’ai tout investi dans cette startup.
– Byju Raveendran
Une histoire qui illustre les hauts et les bas fulgurants de l’écosystème des startups, où les valorisations peuvent s’envoler puis s’effondrer en l’espace de quelques mois. La crise qui secoue actuellement le secteur de l’edtech en Inde est un rappel brutal des risques inhérents à une croissance trop rapide sans fondamentaux solides.