Commonwealth Fusion Systems Vend sa Technologie de Pointe à l’Université du Wisconsin

Dans une avancée majeure pour le secteur de la fusion nucléaire, la pionnière Commonwealth Fusion Systems (CFS) vend une paire de ses aimants spécialisés à l’Université du Wisconsin-Madison. Cette nouvelle, annoncée en exclusivité à TechCrunch, marque une étape clé pour CFS, plusieurs années avant le démarrage prévu de son réacteur de démonstration SPARC. C’est le premier accord commercial de ce type pour la startup, laissant entrevoir la maturité croissante de l’industrie de la fusion qui commence à soutenir des accords d’approvisionnement en plus des partenariats de R&D.

Nous reconnaissons que les aimants sont utiles pour d’autres applications. Si nous construisons une échelle, ne la repoussons pas. Si d’autres veulent nous suivre, comment pouvons-nous les aider ?

– Bob Mumgaard, PDG de Commonwealth Fusion Systems

Une Technologie d’Aimant Révolutionnaire

Les aimants de Commonwealth Fusion Systems sont au cœur de son approche novatrice de la fusion. Développés en collaboration avec des scientifiques du MIT, ces aimants en oxyde de cuivre-baryum (REBCO) produisent un champ magnétique extrêmement puissant. Leur intensité permet de réduire la taille des aimants tout en confinant efficacement le plasma brûlant dans le réacteur. Des aimants plus petits sont moins coûteux, nécessitent moins de matériaux et d’équipements de support. Ces économies se répercutent dans toute la centrale, rendant une version commerciale réalisable.

Compte tenu de ces avantages, il n’est pas surprenant que d’autres parties soient intéressées par l’achat des aimants de Commonwealth. Pour l’instant, la startup ne laisse pas entrer de concurrents potentiels. Le projet de l’UW-Madison est une expérience de recherche avec une conception de réacteur entièrement différente, appelée WHAM, qui crée un tube de plasma au lieu d’un tore comme dans le tokamak de CFS.

Un Accord Gagnant-Gagnant

Dans le cadre de l’accord, Commonwealth expédie des aimants complets avec les assemblages nécessaires, les systèmes de refroidissement et de contrôle. Le logiciel de la startup contrôlera également le fonctionnement des aimants. Les fonds utilisés par l’université proviennent du programme ARPA-E du gouvernement fédéral.

Bien que Commonwealth aide généreusement la recherche universitaire, l’accord n’est pas entièrement désintéressé. L’université paie pour les aimants, même si le montant n’a pas été divulgué. Comme l’explique Mumgaard, le fait d’avoir ces aimants développés à grands frais est une bonne affaire pour la startup.

Un Secteur en Plein Essor

La fusion nucléaire, réaction qui alimente le soleil et les étoiles, pourrait un jour fournir une énergie abondante et peu coûteuse. Mais il s’est avéré incroyablement difficile de contrôler une réaction sur Terre. Ces dernières années, cependant, les scientifiques ont commencé à montrer des progrès, obtenant des réactions de fusion à rendement positif. Les investissements affluent vers plusieurs startups du domaine, dont Commonwealth Fusion Systems est l’une des plus remarquables. Issue de recherches menées au MIT, elle a levé plus de 2 milliards de dollars en capital-risque.

Cet accord avec l’Université du Wisconsin-Madison suggère que le secteur de la fusion a atteint une maturité suffisante pour soutenir des accords commerciaux en plus de la R&D. C’est un signe encourageant pour cette industrie émergente qui vise à révolutionner la production d’énergie mondiale avec une source propre et virtuellement illimitée. Alors que Commonwealth Fusion Systems ouvre la voie, d’autres startups pourraient bientôt suivre, jetant les bases d’une économie de la fusion florissante.

En Résumé

  • Commonwealth Fusion Systems vend ses aimants supraconducteurs à l’Université du Wisconsin-Madison
  • C’est le premier accord commercial de ce type pour la startup de fusion
  • Les aimants REBCO de CFS produisent un champ magnétique ultra-puissant
  • Leur intensité permet de réduire la taille et le coût des réacteurs de fusion
  • Cet accord montre la maturité croissante du secteur de la fusion qui commence à soutenir des accords d’approvisionnement
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