Dans un secteur en pleine expansion comme celui des fintechs, la transparence et le respect des règles sont plus que jamais sous surveillance. La FTC, le gendarme de la consommation américain, vient d’en faire la démonstration en ciblant la néobanque Dave, l’accusant de pratiques marketing trompeuses et de frais cachés. Une affaire qui risque de faire jurisprudence.
Dave dans le viseur de la FTC
Selon la plainte déposée par la FTC, Dave aurait usé de techniques marketing ambiguës pour promouvoir ses avances de fonds de 500$, laissant croire à une disponibilité immédiate des fonds. Or, l’accès instantané était en réalité conditionné au paiement de « frais express » pouvant aller de 3 à 25$, une information qui n’était révélée qu’après inscription et liaison du compte bancaire.
Le choix cornélien imposé aux utilisateurs : payer pour un virement « express » ou attendre 2 à 3 jours ouvrés pour un virement standard.
Des dark patterns pour piéger les utilisateurs
Au-delà de ces frais camouflés, la FTC épingle les « dark patterns » utilisés par Dave. Des astuces d’interface destinées à influencer subtilement les actions des utilisateurs, comme :
- Des frais « pourboires » présentés comme des dons pour « offrir des repas sains » à des enfants, usant d’un chantage émotionnel
- Des frais d’abonnement mensuels de 1$ prélevés directement sur le compte, sans possibilité facile de résiliation
Des pratiques contraires à la Section 5(a) du FTC Act et au ROSCA (Restore Online Shoppers’ Confidence Act) selon la commission, qui entend bien obtenir une injonction et potentiellement des dédommagements.
Dave se défend, les régulateurs montent au créneau
Si Dave se dit « déçu » et conteste les allégations, affirmant avoir « toujours agi dans le cadre de la loi », l’action de la FTC confirme la volonté croissante des régulateurs de s’attaquer aux dérives du secteur des fintechs. Une tendance de fond qui devrait inciter les acteurs à revoir leurs pratiques pour plus de transparence et d’éthique, sous peine de s’exposer à de lourdes conséquences.
Un signal fort envoyé par les autorités : l’ère du Far West des apps financières est révolue, place à une régulation renforcée pour protéger les consommateurs.