Quand on pense aux grands noms du jeu vidéo, difficile de passer à côté de David Helgason. Ce visionnaire islandais a cofondé Unity en 2004, un moteur de jeu devenu incontournable dans l’industrie. Mais après avoir mené l’entreprise jusqu’à son introduction en bourse en 2020, valorisée à 13,7 milliards de dollars, David Helgason a choisi une nouvelle voie : l’investissement dans les startups cleantech avec son fonds Transition Ventures.
Du jeu vidéo à la tech climatique
Si David Helgason siège toujours au conseil d’administration d’Unity, il consacre aujourd’hui l’essentiel de son temps à Transition Ventures, un fonds de capital risque early stage lancé en 2021. Sa conviction ? Les industries polluantes seront progressivement dépassées par des solutions plus durables et innovantes. Une vision qu’il résume avec humour : « Mes amis me décrivent comme un optimiste un dixième plein ».
C’est en investissant dans la startup de son frère Ingvar, VitroLabs Inc, spécialisée dans le cuir de laboratoire, que David Helgason a découvert le potentiel de la biologie synthétique. Cela l’a conduit à s’intéresser de plus près aux startups deep tech engagées pour le climat.
Un fonds d’investissement 100% climat
Transition Ventures n’est pas un simple projet familial. David Helgason s’est entouré d’une équipe expérimentée avec son frère Ari, passé par Y Combinator, Dawn Capital et Index Ventures, Kristian Branaes, un ancien d’Atomico basé à Londres, et Mona Alsubaei, qui a fait ses armes chez Union Square Ventures à New York.
Nous n’avons jamais vraiment envisagé de ne pas en faire un véritable fonds de capital risque commercial.
– David Helgason
Malgré des conditions de marché difficiles au moment de sa création, Transition Ventures a réussi à réunir un mix d’investisseurs alignés sur sa mission climat et d’autres plus orientés sur la performance financière. Car l’objectif est bien de générer des retours, comme tout fonds de VC qui se respecte.
Un portefeuille diversifié de solutions climatiques
Les 12 startups en portefeuille illustrent l’approche transversale de Transition Ventures, qui voit le climat comme un thème et non un secteur :
- Electricity Maps calcule l’intensité carbone de la consommation électrique
- FabricNano développe la bioproduction sans cellules à grande échelle
- Running Tide capte du carbone en faisant pousser des algues en mer
- Watershed aide les entreprises à décarboner leur activité
En parallèle, David Helgason a créé Transition Labs pour accompagner les startups cleantech à tirer parti des atouts de l’Islande pour accélérer leur développement. Un retour aux sources pour celui qui a récemment fait de l’île son lieu de résidence.
Conjuguer gaming et impact climatique
Mais David Helgason n’a pas pour autant renié ses origines dans le jeu vidéo. Il planche sur un projet baptisé Cleanplay, dont l’ambition est de « faire des jeux vidéo une partie de la solution dans la lutte contre la crise climatique ». Les détails seront dévoilés en septembre prochain.
Une chose est sûre : l’investissement autour de l’impact climatique est devenu le cœur de métier de David Helgason. « Il y a quelques années, j’ai décidé que je ne ferais plus que du climat désormais », confie-t-il. Avec Transition Ventures, il est en quête des solutions climatiques les mieux placées pour passer à l’échelle. Un défi à la hauteur de son optimisme légendaire.