La Silicon Valley, berceau de l’innovation technologique, n’est pas étrangère aux drames et aux polémiques. Cette semaine, un ancien conflit entre deux figures majeures de l’écosystème des startups a refait surface sur le réseau social X (anciennement Twitter), divisant l’élite de la tech en deux camps. Retour sur cette bataille verbale qui met en lumière les tensions sous-jacentes du monde des startups et du capital-risque.
L’étincelle : un commentaire de Parker Conrad
Tout a commencé par un post de David Sacks, investisseur réputé, sur la politique américaine. Parker Conrad, fondateur de Rippling et ancien collaborateur de Sacks chez Zenefits, a répliqué avec une pique acerbe : « Les coups d’État, ça le connaît ! » Une référence à peine voilée à l’éviction de Conrad de Zenefits suite à des problèmes de licences employés, Sacks prenant alors les rênes de l’entreprise.
L’escalade : Paul Graham entre dans la danse
Le cofondateur de Y Combinator Paul Graham a rapidement pris la défense de Conrad, qualifiant le traitement de ce dernier par Sacks comme « le pire cas de maltraitance d’un fondateur par un investisseur » qu’il ait jamais vu. Des mots forts qui ont mis le feu aux poudres. S’en est suivie une bataille de posts entre Graham et Sacks, ce dernier accusant même Graham de comportement douteux envers les investisseurs juifs, sans pour autant apporter de preuves.
Le monde de la tech prend parti
Rapidement, d’autres grands noms de la Silicon Valley se sont joints au débat. Matthew Prince, cofondateur de Cloudflare, a pris position pour Conrad. Des VCs comme Jason Jacobs de MCJ Collective et Eric Bahn de HustleFund, eux, ont plutôt déploré l’impact négatif de telles polémiques sur l’image du capital-risque.
Le capital-risque a un sérieux problème d’image. Toutes ces chamailleries, ces attaques ad hominem au sein de l’industrie sont remarquées par les fondateurs. Il y a de bons êtres humains du côté des VCs, mais ces bouffonneries nous font tous passer pour des guignols.
– Eric Bahn, HustleFund
La polémique, nouveau sport des géants de la tech ?
Cette querelle Sacks/Conrad/Graham n’est pas un cas isolé. Récemment, on a pu assister à des échanges musclés sur X entre Vinod Khosla et Elon Musk sur leurs choix politiques, ou encore entre Khosla et Marc Andreessen sur la régulation de l’IA. Comme si les pontes de la tech avaient décidé de laver leur linge sale en public, quitte à écorner leur image.
Quelles conséquences pour l’écosystème startup ?
Au-delà du buzz médiatique, ces polémiques à répétition interrogent sur les relations parfois complexes et tendues entre fondateurs et investisseurs. Elles mettent en lumière les enjeux de gouvernance et d’éthique qui traversent le monde des startups, et le délicat équilibre de pouvoir entre ceux qui créent les entreprises et ceux qui les financent.
Reste à savoir si ces débats houleux serviront de piqûre de rappel pour assainir les pratiques, ou s’ils ne sont que les derniers épisodes en date d’un feuilleton qui n’est pas près de s’arrêter. Une chose est sûre : la Silicon Valley n’a pas fini de faire parler d’elle, en bien comme en mal.
