Le paysage de l’intelligence artificielle est en pleine effervescence depuis que la startup chinoise DeepSeek a dévoilé son nouveau modèle de raisonnement open source baptisé R1. En seulement deux mois et pour un coût modeste de 5,5 millions de dollars, DeepSeek a réussi l’exploit d’entraîner un modèle IA aux performances équivalentes aux ténors du secteur, qui eux dépensent des milliards dans du matériel dernier cri. Cette prouesse technique fait l’effet d’un séisme au sein de l’industrie, remettant en question les stratégies d’investissement des acteurs dominants comme OpenAI.
Pat Gelsinger, ex-CEO d’Intel, séduit par l’approche de DeepSeek
La réaction la plus marquante est venue de Pat Gelsinger, l’ancien CEO d’Intel récemment reconverti à la tête de sa propre startup Gloo, une plateforme de communication pour les églises. Sur Twitter, il n’a pas caché son enthousiasme pour la philosophie de DeepSeek :
DeepSeek nous rappelle trois leçons essentielles de l’histoire de l’informatique : 1) Rendre le calcul dramatiquement moins cher en démocratise l’usage 2) La créativité s’épanouit sous la contrainte 3) L’open source l’emporte à la fin. DeepSeek va aider à rouvrir le monde de plus en plus fermé de la recherche IA.
– Pat Gelsinger
Chez Gloo, le choix a été vite fait d’adopter R1 plutôt qu’une solution propriétaire comme celle d’OpenAI. En deux semaines seulement, la startup compte bien reconstruire de zéro son assistant IA maison baptisé Kallm, en s’appuyant uniquement sur de l’open source. Un pari rendu possible par l’exceptionnelle performance de R1 malgré des ressources hardware limitées.
L’IA pour tous, partout, made in DeepSeek
Pat Gelsinger est convaincu que DeepSeek va démocratiser l’accès à une IA de qualité en la rendant bien plus abordable :
- De meilleurs algorithmes dans nos montres, aides auditives, smartphones
- Une IA embarquée plus performante (véhicules, objets connectés…)
- L’omniprésence d’une IA véritablement intelligente dans notre quotidien
L’ingénierie créative plutôt que la force brute
Si certains doutent encore de la réalité des chiffres avancés par DeepSeek, Gelsinger balaye ces critiques d’un revers de main. Pour lui, l’essentiel est de constater qu’il est possible de faire progresser l’IA par la créativité des ingénieurs plutôt qu’en jetant toujours plus d’argent et de puissance de calcul sur le problème. Un changement de paradigme qui bouscule les acteurs en place.
Même si l’origine chinoise de DeepSeek soulève des questions légitimes de souveraineté et de confidentialité, difficile de bouder le message d’ouverture porté par l’entreprise. Comme le souligne malicieusement Gelsinger, c’est un peu embarrassant pour le monde occidental de se faire rappeler à l’ordre sur les vertus de l’open source… par une entreprise chinoise ! Un coup de pied dans la fourmilière du secteur, qui pourrait déboucher sur une IA plus accessible et éthique.