En seulement quelques années, la start-up new-yorkaise ElevenLabs a révolutionné le domaine de la technologie vocale synthétique. Spécialisée dans le clonage de voix et les outils de doublage, elle vient de boucler un tour de table de 250 millions de dollars, propulsant sa valorisation entre 3 et 3,3 milliards de dollars.
Une vision innovante née en Pologne
Les fondateurs d’ElevenLabs, originaires de Pologne, ont eu l’idée de créer une technologie de voix synthétique supérieure après avoir constaté la piètre qualité du doublage des vidéos américaines pendant leur enfance. Leur objectif : utiliser l’intelligence artificielle pour améliorer l’expérience audio dans les applications multimédias.
ElevenLabs propose des services allant de la traduction text-to-speech au clonage vocal, en passant par la création de voix entièrement nouvelles.
Des applications multiples et enrichissantes
Au-delà du simple clonage vocal, ElevenLabs a développé de nombreux outils répondant aux besoins variés des industries créatives :
- Doublage de films et séries
- Création de livres audio
- Génération de narrations pour diverses productions médiatiques
La capacité d’ElevenLabs à traduire des voix clonées dans plus de deux douzaines de langues tout en conservant les intonations et émotions d’origine représente un avantage compétitif majeur. Un exemple marquant est la récente traduction multilingue de l’interview entre le blogueur Lex Fridman et le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.
Des investisseurs de renom au rendez-vous
L’expansion fulgurante d’ElevenLabs a été soutenue par des investisseurs influents. Le dernier tour de table, mené par ICONIQ Growth avec la participation notable d’Andreessen Horowitz, fait suite aux investissements antérieurs de géants comme Sequoia, Credo Ventures, Concept Ventures, Salesforce Ventures et même Disney.
Bien que l’objectif initial visait une valorisation de 4 milliards de dollars, celle-ci a été revue à 3-3,3 milliards, restant néanmoins compétitive dans le secteur de l’IA.
Enjeux éthiques et légaux du clonage vocal
Le succès d’ElevenLabs s’accompagne de défis éthiques, notamment concernant l’utilisation de voix de personnes décédées. La ministre Aurore Bergé a accusé l’entreprise d’avoir exploité illégalement la voix clonée de son père, Alain Dorval, célèbre voix française de Sylvester Stallone.
ElevenLabs a précisé que le projet est en cours et que la décision finale d’utilisation revient à la famille, soulignant l’importance de la transparence et du consentement dans les technologies de clonage vocal.
Un avenir prometteur malgré les obstacles
Forte de ses applications variées, ElevenLabs continue d’attirer une clientèle prestigieuse, incluant des éditeurs comme le Washington Post, HarperCollins et Bertelsmann, ainsi que des développeurs de jeux vidéo. Avec cette nouvelle levée de fonds record, la start-up polonaise est bien partie pour imposer sa technologie vocale synthétique comme un standard de l’industrie, tout en naviguant avec prudence parmi les écueils éthiques et légaux inhérents à son domaine d’innovation.
