Imaginez un salaire si colossal qu’il pourrait redéfinir la notion même de succès entrepreneurial. C’est ce que propose Tesla à son PDG, Elon Musk, avec un plan de rémunération évalué à 1 000 milliards de dollars. Mais derrière cette somme vertigineuse se cache une réalité plus nuancée : des objectifs qui semblent être des versions atténuées des promesses audacieuses de Musk. Dans cet article, nous plongeons dans les détails de ce plan, ses implications pour Tesla, et ce qu’il révèle sur la stratégie d’une des entreprises les plus scrutées au monde. Destiné aux passionnés de technologie, d’IA et de startups, ce décryptage explore comment Tesla redéfinit ses ambitions tout en visant une valorisation historique.
Un Salaire Historique pour des Objectifs Revus
Le plan de rémunération proposé par Tesla pour Elon Musk, dévoilé dans le rapport annuel de l’entreprise, fait jaser. Avec une valeur potentielle de 1 trillion de dollars, il s’agit d’un pari audacieux pour faire de Tesla l’entreprise la plus précieuse de l’histoire. Cependant, un examen approfondi des objectifs fixés révèle une stratégie plus prudente que les déclarations passées de Musk. Là où il promettait des révolutions technologiques à court terme, les nouveaux jalons s’étendent sur une décennie, avec des cibles moins ambitieuses.
Ce plan, qui doit encore être approuvé par les actionnaires en novembre 2025, repose sur plusieurs objectifs produits et financiers. Mais ce qui frappe, c’est la manière dont ces objectifs semblent diluer les promesses grandioses de Musk, notamment en matière de production de véhicules électriques, de robotaxis et de robots humanoïdes. Explorons ces différents aspects pour comprendre ce que cela signifie pour Tesla et ses investisseurs.
20 Millions de Véhicules : Un Objectif Dilué
Elon Musk a longtemps affirmé que Tesla atteindrait une production annuelle de 20 millions de véhicules électriques d’ici 2030, avec un taux de croissance annuel de 50 %. Cette ambition reflétait la vision d’une entreprise en hypercroissance, prête à dominer le marché automobile mondial. Pourtant, les récents résultats de Tesla montrent un ralentissement : les ventes ont stagné, voire diminué en 2024, et l’entreprise a abandonné son projet d’usine au Mexique, qui devait booster sa capacité de production.
Dans le cadre du nouveau plan de rémunération, l’objectif a été radicalement revu. Au lieu de produire 20 millions de véhicules par an d’ici 2030, Tesla demande à Musk de livrer un total cumulé de 20 millions de véhicules d’ici 2035. Avec déjà 8 millions de voitures vendues à ce jour et un rythme actuel de près de 2 millions par an, cet objectif semble bien plus atteignable, mais aussi moins révolutionnaire.
« Tesla a ajusté ses ambitions pour refléter une réalité plus pragmatique, mais cela pourrait décevoir ceux qui attendaient une croissance explosive. »
– Analyse du marché automobile, 2025
En résumé, voici les points clés de cet objectif revu :
- Ancien objectif : 20 millions de véhicules par an d’ici 2030.
- Nouvel objectif : 20 millions de véhicules cumulés d’ici 2035.
- Impact : Une ambition moins agressive, mais plus réaliste face aux défis actuels.
Robotaxis : Une Promesse Repoussée
En 2019, Musk promettait que Tesla aurait 1 million de robotaxis sur les routes dès 2020. Une vision futuriste qui a captivé les investisseurs, mais qui n’a jamais vu le jour. En 2025, Tesla n’a lancé qu’un essai limité à Austin, avec une flotte d’environ 20 à 30 véhicules équipés de conducteurs de sécurité. Le contraste est frappant.
Le nouvel objectif de rémunération demande à Musk d’atteindre 1 million de robotaxis en opération commerciale sur une période moyenne de trois mois consécutifs d’ici 2035. Cet objectif inclut non seulement les Cybercabs, les véhicules autonomes spécialement conçus par Tesla, mais aussi les voitures appartenant à des clients utilisant le logiciel Full Self-Driving (FSD). Cette flexibilité élargit la définition de « robotaxi », mais elle dilue également l’ambition initiale.
Un autre point critique est que Musk avait promis que les véhicules Tesla existants pourraient devenir autonomes grâce à une simple mise à jour logicielle. Or, il a récemment admis que beaucoup de ces véhicules manquent du matériel nécessaire. Cela soulève des questions sur la faisabilité technique et la crédibilité des promesses passées.
« Les robotaxis restent un rêve technologique, mais les obstacles matériels et réglementaires freinent leur adoption à grande échelle. »
– Expert en mobilité autonome, 2025
Les points saillants de cet objectif :
- Promesse initiale : 1 million de robotaxis en 2020.
- Nouvel objectif : 1 million de robotaxis en opération d’ici 2035.
- Définition élargie : Inclut les véhicules clients avec FSD.
Optimus : Des Robots Humanoïdes au Cœur de la Stratégie
Elon Musk voit dans Optimus, le robot humanoïde de Tesla, un levier majeur pour l’avenir de l’entreprise. Il a même déclaré récemment que ce projet pourrait représenter 80 % des revenus futurs de Tesla. Dans le passé, Musk a affirmé que Tesla produirait 1 million de robots Optimus par an dès 2029. Un objectif audacieux qui semblait presque irréalisable à l’époque.
Le plan de rémunération ramène cet objectif à une échelle plus modeste : produire un total de 1 million de robots d’ici 2035. De plus, Tesla définit un « robot » comme tout produit mobile utilisant l’intelligence artificielle, excluant les véhicules. Cette définition vague laisse une grande marge de manœuvre, mais elle reflète aussi un recul par rapport aux ambitions initiales.
Le conseil d’administration de Tesla semble convaincu du potentiel d’Optimus, le qualifiant de produit phare capable de « bénéficier à toute l’humanité ». Cependant, les plans de commercialisation restent flous, et les défis techniques pour produire des robots humanoïdes à grande échelle sont immenses.
« Optimus pourrait transformer Tesla, mais sa viabilité commerciale reste une inconnue. »
– Analyste en robotique, 2025
Résumé des objectifs pour Optimus :
- Ancien objectif : 1 million de robots par an d’ici 2029.
- Nouvel objectif : 1 million de robots cumulés d’ici 2035.
- Flexibilité : Définition large incluant divers produits IA.
Full Self-Driving : Un Défi de Masse
Le logiciel Full Self-Driving (FSD) est au cœur de la vision de Tesla pour la mobilité autonome. Le plan de rémunération exige que Musk atteigne 10 millions d’abonnements actifs à ce logiciel. C’est un objectif ambitieux, étant donné que le taux d’adoption actuel est estimé entre quelques centaines de milliers et un faible million d’utilisateurs.
Atteindre ce chiffre nécessitera non seulement des avancées technologiques, mais aussi une adoption massive par les consommateurs. Les défis réglementaires, les préoccupations liées à la sécurité et les coûts élevés du FSD pourraient freiner cet objectif. Pourtant, cet aspect du plan est crucial pour démontrer la viabilité de la stratégie d’autonomie de Tesla.
Une Valorisation Stratosphérique
Pour débloquer l’intégralité de son salaire, Musk doit propulser Tesla à une valorisation de 8,5 trillions de dollars. À titre de comparaison, Apple et Saudi Aramco, deux des entreprises les plus valorisées au monde, totalisent environ 5,5 trillions de dollars. Musk avait même suggéré que Tesla pourrait dépasser les cinq plus grandes entreprises combinées, soit environ 15 trillions de dollars.
En parallèle, Tesla vise des revenus annuels de 400 milliards de dollars, contre 17 milliards en 2024. Ces chiffres illustrent l’ampleur du défi, mais aussi la confiance du conseil d’administration dans la capacité de Musk à transformer Tesla en géant technologique.
Engagements et Limites : Musk Sous Contrôle ?
Le plan de rémunération inclut deux engagements notables de la part de Musk. Premièrement, il doit élaborer un plan de succession pour son rôle de PDG, garantissant qu’il reste impliqué pendant au moins 7,5 ans. Deuxièmement, une note de bas de page indique que Musk a promis de réduire son engagement politique « de manière opportune ».
Ces conditions reflètent une volonté de stabiliser la gouvernance de Tesla tout en capitalisant sur la vision de Musk. Cependant, elles soulignent aussi les tensions entre son style de leadership imprévisible et les attentes des actionnaires.
« Musk est un visionnaire, mais ses promesses doivent désormais s’aligner sur des réalités concrètes. »
– Investisseur technologique, 2025
Leçons pour les Startups et les Leaders Tech
Pour les entrepreneurs et les responsables de startups, l’histoire de ce plan de rémunération offre plusieurs leçons. Premièrement, il montre l’importance d’aligner les promesses publiques avec des objectifs réalisables. Les déclarations audacieuses peuvent attirer l’attention, mais elles doivent être soutenues par des résultats tangibles pour maintenir la confiance des investisseurs.
Deuxièmement, l’intégration de l’intelligence artificielle et de l’autonomie dans les produits, comme les robotaxis et Optimus, illustre comment les technologies émergentes peuvent redéfinir un modèle d’affaires. Les startups dans le domaine de l’TechCrunch doivent surveiller ces tendances pour rester compétitives.
Enfin, la gouvernance d’entreprise est cruciale. Les engagements de Musk, comme le plan de succession, rappellent que même les leaders les plus charismatiques doivent préparer l’avenir de leur organisation.
Conclusion : Une Vision Pragmatique pour Tesla ?
Le plan de rémunération de Musk chez Tesla est à la fois un pari audacieux et une révision pragmatique des ambitions de l’entreprise. En diluant les promesses passées, Tesla semble adopter une approche plus réaliste, tout en visant une croissance historique. Pour les passionnés de technologie et d’innovation, ce plan illustre les défis de transformer des visions futuristes en réalités concrètes.
Que pensez-vous de cette stratégie ? Tesla peut-elle atteindre ces objectifs, ou Musk devra-t-il encore ajuster ses promesses ? Partagez vos idées dans les commentaires et suivez TechCrunch pour plus d’analyses sur les startups et l’IA.