L’industrie du jeu vidéo est un secteur impitoyable où le succès n’est jamais garanti. La récente fermeture du studio Pieces Interactive par Embracer Group, suite à l’échec commercial du reboot d’Alone in the Dark, en est la parfaite illustration. Retour sur les dessous de ce fiasco qui a coûté la vie à un studio talentueux.
Un pari risqué sur une licence culte
Alone in the Dark est une franchise emblématique du jeu d’horreur, dont le premier opus sorti en 1992 est considéré comme un précurseur du genre survival horror. Relancer cette licence était donc un défi de taille pour Pieces Interactive, qui espérait lui redonner ses lettres de noblesse après plusieurs suites en demi-teinte.
Malheureusement, malgré un travail de modernisation des mécaniques de jeu et une réalisation soignée, le reboot d’Alone in the Dark sorti en mars 2024 n’a pas su convaincre le public. Les ventes sont restées très en deçà des attentes d’Embracer Group, propriétaire du studio depuis 2017.
Des chiffres de ventes décevants
Si Embracer n’a pas communiqué de chiffres précis, le groupe a reconnu le mois dernier que les performances commerciales d’Alone in the Dark étaient insuffisantes. Un constat d’échec qui a rapidement conduit à la décision de fermer Pieces Interactive, comme l’a annoncé le studio sur son site et ses réseaux sociaux :
Pieces Interactive 2007-2024. Merci d’avoir joué avec nous.
– Message d’adieu de Pieces Interactive
Un coup dur pour les 13 employés du studio suédois, qui avait pourtant à son actif plus d’une dizaine de jeux depuis sa création en 2007, dont des collaborations prestigieuses comme Magicka 2 ou les extensions du RPG Titan Quest.
Les raisons d’un échec
Comment expliquer ce revers commercial malgré la notoriété de la licence Alone in the Dark ? Plusieurs facteurs ont pu jouer :
- Une concurrence féroce sur le créneau du survival horror, avec des blockbusters comme Resident Evil ou The Last of Us
- Un public de niche pour les jeux d’horreur en 3D, alors que le genre connaît un renouveau en 2D (Outlast, Amnesia…)
- Un marketing pas assez agressif d’Embracer pour soutenir le lancement du jeu
- Des attentes peut-être trop élevées pour un « petit » studio comme Pieces Interactive sur une telle licence
Autant de raisons qui ont pu se combiner et condamner ce projet ambitieux mais risqué. Un échec qui rappelle la difficulté pour les studios de taille modeste de percer sur le marché ultra concurrentiel du AAA.
L’avenir d’Alone in the Dark en question
Au-delà du triste sort des employés de Pieces Interactive, c’est aussi l’avenir de la franchise Alone in the Dark qui est remis en question. Cet échec va-t-il refroidir pour longtemps les éditeurs à l’idée de relancer cette série mythique mais quelque peu oubliée ?
Seul l’avenir le dira, mais il est certain que la pression sera immense sur le prochain studio qui voudra s’attaquer à ce monument du jeu vidéo. Car malgré les déconvenues, la nostalgie et l’aura d’Alone in the Dark restent fortes chez de nombreux joueurs.
Espérons que cette franchise trouve un jour un second souffle et puisse de nouveau effrayer et fasciner les amateurs de survival horror comme aux grands jours de la trilogie originale. Les fans y croient encore, les créateurs de jeux devront se montrer à la hauteur de ces attentes pour offrir à Alone in the Dark la résurrection qu’il mérite.