Extradition Prochaine du Cofondateur de Terraform Labs Vers la Corée du Sud

La saga juridique entourant le cofondateur de Terraform Labs, Do Kwon, a connu un nouveau rebondissement jeudi. La cour d’appel du Monténégro a en effet statué en faveur de l’extradition du créateur de crypto vers son pays d’origine, la Corée du Sud. Cette décision confirme une précédente décision rendue en avril par la Haute Cour de Podgorica, qui avait rejeté une demande d’extradition de Kwon vers les États-Unis.

Un feuilleton judiciaire à rebondissements

L’affaire Do Kwon est devenue l’une des plus suivies dans l’univers des cryptomonnaies. Fondateur de Terraform Labs en 2018, Kwon est accusé d’avoir orchestré l’un des plus grands krachs de l’histoire des cryptos. L’effondrement de ses stablecoins TerraUSD et Luna en mai 2022 a en effet englouti plus de 40 milliards de dollars et précipité toute l’industrie dans une crise profonde.

Depuis, le « crypto fugitif » est recherché aussi bien par les autorités sud-coréennes qu’américaines. La SEC (Securities and Exchange Commission) a porté plainte contre lui en février 2023, l’accusant d’avoir fraudé les investisseurs américains. Parallèlement, la Corée du Sud a émis un mandat d’arrêt à son encontre pour des allégations similaires de fraude et de crimes financiers.

« Il n’y a pas eu d’appel contre la décision susmentionnée, donc la décision de la Haute Cour de Podgorica, dans la partie où l’extradition est autorisée selon une procédure abrégée à la demande de la République de Corée, est juridiquement contraignante »,

a déclaré la cour dans un communiqué jeudi.

Une arrestation rocambolesque au Monténégro

La traque de Do Kwon a connu un coup d’accélérateur en mars 2023, lorsqu’il a été arrêté à l’aéroport de Podgorica au Monténégro, en possession de faux documents de voyage. Il tentait alors de se rendre à Dubaï. Condamné à 4 mois de prison, il est resté en détention jusqu’à sa libération sous caution en mars 2024.

Pendant ce temps, Terraform Labs a déposé le bilan aux États-Unis et conclu un accord à l’amiable avec la SEC. La société, désormais en faillite, s’est engagée à payer une amende de près de 4,5 milliards de dollars, dont 204 millions apportés par Kwon lui-même. En juillet dernier, elle a également annoncé un processus de vente stratégique dans le cadre de sa procédure de redressement judiciaire.

Épilogue imminent en Corée du Sud ?

Avec la décision de la justice monténégrine, Do Kwon semble désormais promis à un retour forcé en Corée du Sud pour y être jugé. La date exacte de son extradition n’a pas encore été fixée, mais le département américain de la Justice a d’ores et déjà fait savoir qu’il continuait de réclamer Kwon, « conformément aux accords internationaux et bilatéraux pertinents et au droit monténégrin ».

Cette affaire illustre à quel point l’univers des cryptomonnaies, longtemps vu comme une zone de non-droit, est désormais dans le collimateur des régulateurs du monde entier. La chute de Terraform Labs a en effet agi comme un électrochoc, poussant de nombreux pays à accélérer la mise en place d’un cadre légal strict pour encadrer ce secteur hautement spéculatif et instable.

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