Le monde des véhicules électriques (VE) est en pleine effervescence, avec de nombreuses startups cherchant à percer sur ce marché d’avenir. Parmi elles, Fisker, un constructeur qui semblait prometteur mais qui traverse actuellement une période difficile. Alors que la société se lance dans une procédure de faillite, retour sur son parcours et les défis auxquels elle est confrontée.
Un Début Ambitieux
Fondé par Henrik Fisker, un designer automobile réputé, Fisker avait de grandes ambitions : bousculer le secteur des VE avec des modèles innovants et durables. La startup a ainsi développé son premier véhicule, le Fisker Ocean, un SUV électrique au design élégant. En août 2023, malgré des signes de difficultés financières, Fisker affichait toujours une vision ambitieuse, évoquant de nouveaux modèles comme une voiture électrique abordable et un pick-up.
« Fisker ne reste pas immobile. Nous voulons que le monde sache que nous avons de grands projets. »
– Henrik Fisker, PDG de Fisker, en août 2023
Des Difficultés Croissantes
Cependant, derrière cette façade optimiste, les problèmes s’accumulaient. Fisker peinait à augmenter la production de l’Ocean, malgré les assurances de son PDG. La startup a alors cherché un partenariat ou un investissement d’un autre constructeur, comme Nissan selon des rumeurs. Mais ces discussions ont échoué, plaçant Fisker dans une position précaire. La production de l’Ocean a finalement été stoppée et plusieurs vagues de licenciements ont eu lieu.
Le Chapitre 11 : Un Répit Temporaire ?
Face à ces difficultés, Fisker n’a eu d’autre choix que d’entamer une procédure de faillite dite « Chapitre 11 ». Cette démarche vise à lui donner un peu de répit pour stabiliser ses opérations tout en liquidant ses actifs de manière ordonnée. Avec de nombreux créanciers et des dettes importantes, l’avenir de Fisker semble incertain une fois ces actifs vendus.
Parmi les points à résoudre rapidement, le sort des Fisker Ocean invendus, au nombre de 4300. Un accord de principe aurait été trouvé pour les vendre à une société de leasing automobile. Les fonds générés par cette vente et celles d’autres actifs iront prioritairement à Heights Capital Management, le principal créancier de Fisker, à qui la startup doit plus de 183 millions de dollars.
Quel Avenir Pour Fisker ?
Au-delà des Ocean, Fisker possède d’autres atouts comme les équipements de production, dont la valeur reste à déterminer. La startup évoque aussi des modèles en développement avancé, comme la Pear et le pick-up Alaska, sans que leur potentiel ne soit clair à ce stade. Certains créanciers s’inquiètent d’ailleurs d’une procédure de faillite trop tardive et d’accords défavorables.
L’entreprise est désormais réduite à environ 400 employés dans le monde, soit une diminution de 75% par rapport à son pic. Ses liquidités ne dépassent pas les 10 millions de dollars. Dans ces conditions, et malgré une volonté apparente de maintenir certaines activités, l’avenir de Fisker apparaît bien sombre.
Le parcours de Fisker illustre les défis immenses auxquels sont confrontées les startups automobiles, en particulier dans le secteur des VE. Malgré des débuts prometteurs et des ambitions fortes, transformer l’essai est une tâche ardue qui nécessite des ressources considérables. Le cas Fisker servira sans doute d’avertissement pour cette industrie en pleine transformation.