Dans un contexte difficile pour les startups de véhicules électriques, la jeune pousse américaine Harbinger vient de boucler une levée de fonds de 100 millions de dollars. Son secret ? Une approche ultra-ciblée et obsessionnelle de la simplicité pour électrifier les camions commerciaux.
Un pari audacieux dans un secteur semé d’embûches
Nombreuses sont les startups de l’électrique qui ont échoué ces dernières années. Harbinger a néanmoins réussi son pari en se focalisant uniquement sur l’électrification des camions de moyen tonnage. Un choix qui lui a permis de convaincre des investisseurs de renom comme Capricorn Investment Group, un des premiers soutiens de Tesla, ou encore Leitmotif, un nouveau fonds américain cofondé par l’ancien responsable des fusions-acquisitions de Volkswagen.
Nous savons à quel point l’espace des véhicules électriques est jonché de cadavres de la décennie passée. Nous essayons donc vraiment de garder notre champ d’action très ciblé.
John Harris, CEO de Harbinger
Une approche mono-produit pour mieux innover
Là où certaines startups comme Arrival se sont dispersées en multipliant les projets (bus, voitures, avions…), Harbinger s’est concentrée sur le développement d’un châssis électrique modulaire pour camions. Une approche mono-produit qui lui permet non seulement de survivre, mais aussi d’innover.
Par exemple, plutôt que d’utiliser de l’acier embouti soudé pour les packs de batteries, Harbinger a investi dans une presse de 6500 tonnes pour mouler les boîtiers en une seule pièce. Résultat : un coût divisé par 20 pour les packs grâce à cet outil spécialisé dans lequel la startup a pu investir en ne dispersant pas ses dépenses.
Miser sur l’économie plutôt que l’échelle pour séduire les flottes
En se concentrant ainsi sur l’optimisation de son unique produit, Harbinger est parvenue à rendre son châssis électrique abordable dès le départ, sans miser sur les économies d’échelle. Un argument de poids pour convaincre les gestionnaires de flottes, très attentifs aux coûts.
Nous avons déjà obtenu des coûts unitaires convaincants, c’est pourquoi des investisseurs comme Tiger, qui ne seraient normalement pas dans ce secteur, nous rejoignent.
John Harris, CEO de Harbinger
Le pari semble en passe d’être gagné, Harbinger envisageant même d’avoir de meilleures marges que Tesla d’ici 12 à 18 mois. De quoi tracer une voie prometteuse pour cette jeune pousse déterminée à réussir là où tant d’autres ont échoué, en misant tout sur la simplicité et le pragmatisme.