HeadSpin vendue à prix bradé à une société de Private Equity

La chute d’une licorne… Selon des sources exclusives de TechCrunch, la startup HeadSpin, dont le fondateur purge actuellement une peine de prison pour fraude, vient d’être cédée à prix cassé à la société de Private Equity canadienne PartnerOne. Un véritable séisme qui laisse les employés sur le carreau, leurs stock-options ayant été purement et simplement annulées d’après un document interne que nous avons pu consulter.

Une success story qui vire au cauchemar

Fondée en 2015, HeadSpin avait tout d’une success story. Spécialisée dans le test et le monitoring d’apps mobiles, la jeune pousse avait levé pas moins de 117 millions de dollars auprès d’investisseurs de renom comme Google Ventures, Iconiq ou encore Tiger Global. En 2020, sa valorisation atteignait le milliard, lui conférant le statut tant convoité de licorne.

Mais en 2020, le fondateur et CEO Manish Lachwani est écarté suite à des soupçons de fraude. Il sera condamné en avril 2024 à 18 mois de prison pour avoir menti aux investisseurs en gonflant artificiellement les revenus. Un véritable séisme pour l’entreprise et ses salariés.

Une vente au rabais et des employés lésés

C’est donc un canard boiteux que vient de racheter PartnerOne. Si le montant n’a pas été divulgué, un ex-employé l’estime entre 20 et 40 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires d’environ 20 millions. Bien loin du milliard de valorisation…

Mais le plus rageant pour les salariés, c’est l’annulation pure et simple de leurs stock-options, même les plus anciens qui avaient « traversé la tempête » dixit un ex-employé. Dans un email interne, la direction indique laconiquement que les options sont « underwater », sous le prix d’achat des actions par PartnerOne. Les top exécutifs auraient eux négocié des packages conséquents.

Des employés qui avaient passé 9-10 ans, travaillant 15 heures par jour, se retrouvent sans rien.

– Un ex-employé de HeadSpin

PartnerOne positive malgré tout

Le CFO de PartnerOne Jonathan Dionne se veut rassurant, affirmant que HeadSpin a été victime et non coupable des malversations de son ex-dirigeant. Il insiste sur la due diligence réalisée pour s’assurer qu’il ne restait aucune trace du passé.

Il met en avant les synergies avec d’autres sociétés de son portefeuille comme Evolving Systems. HeadSpin disposerait ainsi d’une équipe de 200 personnes et du support de centaines d’ingénieurs. Les clients seraient ravis et prêts à étendre leur utilisation des produits.

PartnerOne compte investir massivement et promet à HeadSpin un « foyer pour toujours », la société n’ayant pas vocation à être revendue. Un futur radieux, donc ? Pas sûr que cela suffise à consoler des employés floués qui ont tout perdu.

  • HeadSpin, licorne valorisée 1 milliard en 2020, vendue à prix bradé
  • Le fondateur purge une peine de prison pour fraude
  • Options des employés annulées, seuls les top exécutifs épargnés
  • Le repreneur PartnerOne promet un avenir radieux malgré tout

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