Helsing Mise Sur Les Drones Pour Aider L’Ukraine

Alors que des négociations de paix s’amorcent entre les États-Unis et la Russie concernant la guerre en Ukraine, la startup allemande de technologies de défense Helsing confirme son engagement aux côtés de Kiev. Après avoir livré 4 000 drones kamikazes HF-1 financés par l’Allemagne, l’entreprise annonce désormais la production de 6 000 drones de frappe HX-2 supplémentaires pour répondre aux commandes ukrainiennes.

Helsing, un acteur majeur des drones militaires en Europe

Fondée en 2021, la jeune pousse munichoise Helsing s’est rapidement imposée comme l’un des plus importants fabricants de drones de frappe au monde. Alors qu’elle avait commencé par développer des logiciels d’intelligence artificielle pour la défense, elle a opéré un pivot stratégique en 2024 pour se lancer dans la production de drones armés.

Une décision payante puisque ses modèles HF-1 et HX-2, capables d’opérer en essaims grâce à l’IA, se sont avérés particulièrement efficaces pour aider l’Ukraine à compenser son désavantage numérique et matériel face à l’armée russe. Des armes précieuses dans un conflit où les drones FPV kamikazes pilotés à distance jouent un rôle critique.

L’avantage compétitif d’Helsing : des drones IA abordables et produits à grande échelle

Si les drones militaires low-cost sont largement utilisés en Ukraine, Helsing se démarque par sa capacité à intégrer de l’intelligence artificielle dans des appareils manufacturables à grande échelle et à des coûts maîtrisés. Son approche hybride hardware/software lui permet de résoudre les problèmes complexes via la couche logicielle, plutôt qu’au niveau de l’électronique.

Nous résolvons les problèmes difficiles au niveau de la couche logicielle, pas de l’électronique. Le HX-2 n’est que le premier d’une gamme de produits basés sur ce principe.

Niklas Köhler, co-fondateur d’Helsing

Dévoilé fin 2024, le drone kamikaze HX-2 capitalise sur l’IA non seulement pour trouver ses cibles même en cas de brouillage des communications, mais aussi pour être produit à grande échelle et à moindre coût. Une recette qui séduit Kiev face à des alternatives comme le Switchblade d’AeroVironment, certes très avancé mais onéreux.

Cap sur une production décentralisée avec les « Resilience Factories »

Pour assurer cette production de masse, Helsing mise sur un réseau de « Resilience Factories » qui seront implantées dans plusieurs pays européens. Outre l’agilité et la résilience, cette décentralisation permettra de s’appuyer sur les chaînes d’approvisionnement et les forces de travail locales, un prérequis courant des départements d’achats de défense nationaux.

La première Resilience Factory, située dans le sud de l’Allemagne, est d’ores et déjà opérationnelle avec une capacité de production mensuelle de plus de 1 000 HX-2. En cas de conflit, elle pourra rapidement monter en cadence pour atteindre des dizaines de milliers d’unités, à l’image des futures usines du réseau.

Munich, épicentre de la défense en Europe

Cette annonce intervient à la veille de la Conférence sur la sécurité de Munich, confirmant le positionnement de la Bavière comme pôle majeur des technologies de défense, résilience et sécurité en Europe. Selon une récente étude de Dealroom et du NATO Innovation Fund, l’Allemagne a attiré le plus d’investissements dans ce domaine en 2024, avec Munich en fer de lance.

Helsing a largement contribué à cette dynamique avec une série C de 487 millions de dollars bouclée l’an dernier auprès de General Catalyst et d’autres investisseurs. Forte de 761,5 millions d’euros levés au total, la pépite allemande vient également de nouer un partenariat stratégique avec le champion français de l’IA Mistral.

L’Europe doit affirmer sa puissance en tant qu’acteur géopolitique, et le leadership en IA est la clé de cette puissance et de la sécurité et prospérité futures de l’Europe.

Gundbert Scherf, co-fondateur d’Helsing

Une vision ambitieuse qui replace les startups deeptech au cœur des enjeux de souveraineté européenne, sur fond de course mondiale à l’innovation dans le secteur de la défense.

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