Le célèbre site iFixit, référence en matière de réparation et de démontage d’appareils électroniques, vient d’annoncer la fin de son partenariat avec le géant Samsung. Après deux années de collaboration visant à faciliter la réparation des smartphones et tablettes de la marque, les deux entités se séparent sur un constat d’échec. Retour sur les enjeux et les défis du droit à la réparation à l’heure où la durabilité des produits est plus que jamais un sujet brûlant.
Un partenariat prometteur mais des obstacles de taille
Lancé en 2021, le partenariat entre iFixit et Samsung avait pour ambition de créer un écosystème favorable aux réparations pour les ateliers indépendants et les consommateurs. Le « Samsung Repair Hub » devait fournir des composants, des outils et des manuels pour permettre des réparations de qualité en dehors du circuit officiel.
Mais plusieurs difficultés sont venues entraver ce projet :
- Le coût élevé des composants rendait les réparations moins attractives économiquement, poussant les clients à privilégier le remplacement.
- Samsung a limité les volumes de pièces vendues par iFixit (max 7 par référence tous les 3 mois), quantités parfois insuffisantes pour les besoins réels.
- Aucun composant n’a été fourni pour les derniers modèles Galaxy S23, Z Flip 5 et Z Fold 5, et Samsung a cessé les approvisionnements après la série S22.
Les leçons d’un échec et l’avenir du droit à la réparation
Pour iFixit, cet échec est le signe que Samsung n’était pas réellement prêt à jouer le jeu de la réparation :
Nous n’avons clairement pas retenu la leçon du premier coup, et il y a deux ans, nous les avons laissés nous convaincre qu’ils envisageaient sérieusement de se lancer dans la réparation.
– L’équipe iFixit sur leur blog
Cette déconvenue s’ajoute à l’échec d’un précédent programme de recyclage « Galaxy Upcycling » entre les deux entreprises. Elle illustre la difficulté à faire bouger les lignes sur le droit à la réparation, malgré une prise de conscience croissante des enjeux écologiques et économiques.
iFixit compte néanmoins poursuivre son combat, en proposant des pièces détachées et des guides pour réparer les appareils Samsung, comme il le fait déjà avec succès pour les iPhone d’Apple. La pression monte aussi au niveau législatif, avec des initiatives en faveur de la réparabilité et contre l’obsolescence programmée.
Car au-delà des seuls smartphones, c’est toute l’industrie électronique qui est concernée par ces questions. Avec l’explosion des objets connectés, la réparabilité devient un enjeu central pour réduire les déchets et préserver les ressources. Les constructeurs seront-ils à la hauteur de ce défi ? L’exemple Samsung montre que le chemin est encore long, mais que les mentalités évoluent peu à peu sous l’impulsion d’acteurs engagés comme iFixit.
