Imaginez : vous avez co-construit l’un des fonds les plus influents d’Asie, accompagné des licornes indiennes devenues incontournables, et soudain… vous décidez de tout recommencer. C’est exactement ce qu’a choisi Kabir Narang, founding partner de B Capital, en quittant le navire après huit années intenses. Une nouvelle qui secoue le petit monde du venture, surtout quand on sait que son prochain projet tourne autour de l’intersection entre intelligence artificielle, technologie profonde et flux de capitaux mondiaux. Spoiler : ça sent le gros coup.
Qui est vraiment Kabir Narang ?
Avant d’être l’un des visages de B Capital en Asie, Kabir Narang a passé près de neuf ans chez Eight Roads Ventures India (ex-Fidelity Ventures), où il était déjà managing director. Un parcours classique du VC indien de haut niveau : IIT Delhi, Stanford pour le MBA, puis immersion totale dans l’écosystème startup.
En rejoignant B Capital dès 2017, il devient rapidement co-responsable de la stratégie Asie depuis Singapour et préside même le comité d’investissement mondial. Résultat ? Un track-record impressionnant sur le marché indien :
- Meesho (social commerce, valorisé > $4 Md)
- Khatabook (gestion financière pour PME)
- CredAvenue (désormais Yubi, plateforme dette)
- Bounce (location scooters)
- Bizongo (B2B marketplace pour packaging)
Des paris gagnants qui ont fait de lui l’un des investisseurs les plus respectés de New Delhi à Bangalore.
Pourquoi partir maintenant ? Le timing parfait
2025 marque un tournant. Les valorisations se stabilisent, les fonds “touristes” rentrent chez eux, et l’IA devient le nouveau pétrole. Dans une note envoyée aux fondateurs (et obtenue par TechCrunch), Kabir Narang écrit :
« Nous vivons l’une des révolutions technologiques les plus profondes de l’histoire, et l’un des tests les plus durs de discipline pour les investisseurs. L’IA scale la pensée elle-même, comprimant l’écart entre l’idée et le produit. Les fondateurs qui associeront cette vitesse à du pricing power et des unit economics solides définiront la prochaine génération de valeur durable. »
– Kabir Narang
Traduction : il ne veut plus être contraint par la structure multi-stage et multi-géo d’un fonds de $9 milliards. Il veut la liberté totale pour miser très tôt, très fort, sur les projets qui combineront IA appliquée et modèles économiques défendables.
À quoi ressemblera la nouvelle plateforme de 2026 ?
Peu de détails officiels, mais les indices sont cependant clairs :
- Focus sur le « compounding » à l’intersection tech × IA × flux de capitaux mondiaux
- Investissements personnels déjà en cours : 1 à 2 % du capital dans certaines startups sélectionnées
- Véhicule institutionnel plus large prévu pour 2026
- Probable maintien d’une forte exposition Inde + Asie du Sud-Est, mais avec une dimension beaucoup plus globale
En clair, on s’attend à un fonds résolument early-stage, ultra-sélectif, avec une thèse centrée sur les infrastructures IA, agents autonomes, vertical SaaS boosté à l’IA et tout ce qui touche aux nouveaux rails financiers (embedded finance, DeFi institutionnelle, etc.).
L’impact sur B Capital : un non-événement… ou presque
B Capital a immédiatement communiqué : Eduardo Saverin, Karan Mohla et Howard Morgan reprennent la main sur le portefeuille Asie aux côtés des équipes locales. Le fonds gère plus de $9 milliards et conserve son partenariat stratégique avec Boston Consulting Group.
Pourtant, le départ de Narang n’est pas anodin. Il était l’un des rares partners capables de sourcer et closer les meilleures deals indiens en growth stage. Certains fondateurs risquent de suivre…
Ce que cela nous dit du marché VC indien en 2026
Le mouvement de Kabir Narang s’inscrit dans une tendance plus large :
- Retour des spin-out : les meilleurs partners de gros fonds lancent leurs propres véhicules (ex: Kalaari, Peak XV Partners, etc.)
- Spécialisation extrême : fini les fonds généralistes, place aux thèses ultra-pointues (IA, climat, défense, etc.)
- Montée en puissance des investisseurs « solo capitalist » ou micro-fonds (Ankur Nagpal, Naval Ravikant style)
L’Inde, qui a vu naître plus de 110 licornes en dix ans, reste le terrain de jeu privilégié. Mais la concurrence devient mondiale : les meilleurs deals se financent désormais depuis Dubaï, Singapour, Londres ou Miami.
Et vous, fondateur, qu’est-ce que ça change ?
Si votre startup touche à l’IA appliquée (automatisation verticale, agents, infra, data moats, etc.), préparez votre pitch deck dès maintenant. Kabir Narang est déjà en train de prendre des petites positions personnelles – signe qu’il teste sa thèse en live.
Les critères probables pour attirer son attention :
- Traction folle en 6-12 mois (effet flywheel visible)
- Unit economics déjà positives ou chemin clair
- Équipe avec expérience Big Tech ou startup à succès précédent
- Avantage compétitif lié à la donnée ou au réseau (le vrai moat à l’ère IA)
Conclusion : un nouveau chapitre s’ouvre
Le départ de Kabir Narang n’est pas seulement l’histoire d’un investisseur qui change de maison. C’est le signal que la prochaine vague de création de valeur massive passera par des structures plus agiles, des thèses ultra-ciblées et une vitesse d’exécution inégalée.
2026 s’annonce comme l’année où les meilleurs investisseurs recommencent de zéro pour capturer la révolution IA. Et quelque chose nous dit que le prochain Meesho ou Khatabook version 2.0 pourrait bien sortir de ce nouveau véhicule encore sans nom.
À suivre de très près.






