Dans le monde ultra-compétitif du capital risque, il est rare de voir un jeune entrepreneur de 21 ans faire ses premiers pas en tant qu’investisseur solo. C’est pourtant le pari audacieux que vient de réussir Koko Xs, nouveau prodige du venture capital, en levant 17,5 millions de dollars pour son premier fonds d’investissement.
Un parcours atypique pour ce jeune surdoué
Né à Shenzhen en Chine, Koko Xs a déménagé à l’âge de 12 ans dans une petite ville du Massachusetts aux États-Unis. Brillant élève, il intègre l’université de New York pour étudier les mathématiques. Son parcours aurait pu le mener vers un doctorat et une carrière académique, mais c’était sans compter sur sa soif d’entreprendre.
Koko Xs décide alors d’écrire à plus de 3000 entrepreneurs, investisseurs et docteurs pour en savoir plus sur leurs expériences. C’est ainsi qu’il entre en contact avec Ian Peikon et Brandon Reeves de Lux Capital, un fonds d’investissement spécialisé dans la deep tech. Une rencontre qui va changer sa vie.
De stagiaire à associé chez Lux Capital en un temps record
Embauché comme analyste chez Lux Capital en début d’année dernière, Koko Xs gravit les échelons à vitesse grand V. Quelques mois plus tard, il rejoint la startup de défense Mach Industries en tant que responsable de la croissance. L’entreprise lève alors 79 millions de dollars seulement 4 mois après un tour d’amorçage de 5,7 millions mené par Sequoia Capital.
Mais le jeune surdoué réalise vite que l’opérationnel ne lui convient pas. Comme il l’explique, en tant qu’opérationnel, je passais beaucoup de temps à faire et peu à réfléchir, alors que dans le venture c’est l’inverse
. Il décide alors de se lancer dans l’aventure du capital risque en solo.
Un premier fonds solo de 17,5 millions de dollars à seulement 21 ans
En avril dernier, Koko Xs commence à lever des fonds pour son premier véhicule d’investissement. Malgré son jeune âge, il parvient à convaincre des investisseurs de renom comme Marc Andreessen, Chris Dixon ou encore Josh Wolfe de miser sur lui. Au total, il réunit 17,5 millions de dollars, avec comme investisseur principal le fonds de fonds Nomads.
Une performance d’autant plus impressionnante dans un contexte où les fonds solo émergents peinent à lever des capitaux depuis le resserrement du financement des startups en 2022. Selon un rapport de PitchBook et la National Venture Capital Association, 2024 a vu le plus faible nombre de nouveaux fonds solo créés depuis 10 ans.
Une stratégie d’investissement ambitieuse dans la « deep tech » et « l’infrastructure profonde »
Avec son fonds fraîchement levé, Koko Xs compte investir dans des startups de deux secteurs bien précis : la deep tech et ce qu’il appelle « l’infrastructure profonde ». Il s’agit pour lui de dénicher les pépites technologiques dont le potentiel de disruption est le plus élevé, à l’instar de ce qu’aurait été un investissement dans Microsoft dans les années 70-80 pour surfer sur l’essor des PC.
Koko estime en effet que beaucoup de sociétés estampillées « deep tech » se révèlent en fait assez « gadget », avec des perspectives de retour sur investissement trop limitées. Son approche se veut au contraire très ambitieuse et il espère, avec seulement 15 investissements représentant 80% de son fonds, décrocher 1% du capital d’une entreprise qui atteindra les 10 milliards de valorisation.
A la recherche de fondateurs « hors norme », prêts à s’attaquer aux grands défis
Pour dénicher les futures licornes, le jeune investisseur a sa propre méthode. Il recherche des profils de fondateurs out of distribution
, c’est-à-dire des personnes qui ont traversé des épreuves extrêmes, qui sont « neuro-atypiques » ou encore qui ont une approche militante face à des problèmes existentiels.
C’est le cas par exemple d’Ethan Thornton, ancien « Thiel Fellow » et fondateur de Mach Industries, ou encore de Gavin Uberti qui a quitté Harvard pour lancer Etched, une startup de puces d’IA. Deux entrepreneurs dans lesquels Koko a investi dès les tours d’amorçage, grâce à ses économies de 140.000$ issues de ses jobs étudiants et de bourses d’études.
Vers un modèle de « fund management » aux multiples verticales
A plus long terme, les ambitions de Koko Xs dépassent largement le cadre du capital risque traditionnel. Il envisage de développer plusieurs branches d’activité complémentaires comme :
- Des fonds indiciels pour démocratiser l’accès aux startups
- Du crédit venture pour soutenir la croissance des sociétés en portefeuille
- Des opérations de build-up pour consolider certains secteurs
Je pense que le venture ne fait que commencer. Nous finançons la technologie qui, selon moi, pourrait représenter jusqu’à la moitié du PIB mondial d’ici 20 ans, en dépassant même les services, l’agriculture et l’industrie.
– Koko Xs
Un pari audacieux pour ce jeune investisseur qui n’a pas fini de faire parler de lui. Avec son profil atypique et sa vision long terme, Koko Xs incarne cette nouvelle génération d’entrepreneurs qui veulent avoir un impact à l’échelle mondiale. Reste à voir si ses intuitions se concrétiseront, mais une chose est sûre : il faudra compter avec ce jeune prodige du capital risque dans les années à venir.