Le monde de l’industrie automobile vient de connaître un rebondissement majeur avec l’annonce de l’échec de la fusion à 60 milliards de dollars entre les géants japonais Honda et Nissan. Ce projet de méga-fusion, qui aurait donné naissance au troisième plus grand constructeur automobile mondial, a finalement capoté en raison de divergences stratégiques et d’un manque d’anticipation de Nissan sur sa situation délicate.
Les raisons de l’échec : l’orgueil de Nissan et un changement de dernière minute de Honda
Selon des sources proches du dossier citées par Reuters, l’échec de cette fusion s’explique en partie par « l’orgueil et l’insuffisance d’alarme de Nissan sur sa situation difficile ». Le constructeur n’aurait pas pris la pleine mesure des défis auxquels il est confronté dans un marché automobile en pleine mutation. Mais Honda porte aussi une part de responsabilité, ayant subitement révisé les termes de l’accord en proposant que Nissan devienne une filiale, ce qui a jeté un froid dans les négociations.
Foxconn, le géant taïwanais de l’électronique, intéressé par une prise de participation dans Nissan
Suite à cet échec, un nouvel acteur inattendu a fait part de son intérêt pour Nissan : le taïwanais Foxconn, mastodonte de l’électronique récemment entré sur le marché des véhicules électriques. Le groupe, qui assemble notamment les iPhone d’Apple, a indiqué qu’il pourrait être intéressé par une prise de participation dans le constructeur japonais, ouvrant la voie à un rapprochement original entre deux industries.
L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi impactée
Cet échec a aussi des répercussions sur l’alliance existante entre Nissan, Renault et Mitsubishi. Les trois partenaires envisageaient en effet d’intégrer cette alliance dans la nouvelle entité issue de la fusion Honda-Nissan. Cet élargissement du périmètre est désormais compromis, obligeant chacun à revoir sa stratégie.
Les « changements spectaculaires » de l’industrie automobile obligent les constructeurs à unir leurs forces pour survivre et prospérer, comme l’avaient souligné Honda et Nissan lors de l’annonce de leur projet de fusion.
Des consolidations inévitables dans un secteur automobile en pleine mutation
Même si cette méga-fusion n’a pas abouti, la tendance à la consolidation dans l’industrie automobile mondiale devrait se poursuivre. Face aux investissements colossaux nécessaires pour développer les véhicules électriques, autonomes et connectés, de nombreux constructeurs cherchent à nouer des partenariats pour mutualiser les coûts et les compétences.
- L’électrification et les nouvelles technologies bouleversent le marché automobile traditionnel
- Les alliances et fusions permettent de partager les investissements en R&D
- De nouveaux acteurs issus de la Tech, comme Foxconn, s’invitent dans le secteur automobile
L’échec de la fusion Honda-Nissan illustre les difficultés à faire converger les intérêts et les cultures d’entreprise, même face à l’urgence d’une transformation profonde de l’industrie. Mais nul doute que d’autres rapprochements, sous des formes variées, continueront à redessiner le paysage automobile mondial dans les années à venir.