Dans le domaine de l’exploration spatiale, les contretemps font malheureusement partie du quotidien. Le programme Starliner de Boeing en est un parfait exemple, enchaînant les reports et les imprévus. La dernière mission de test de la capsule, qui devait initialement rentrer sur Terre le 18 juin, vient une nouvelle fois d’être décalée.
Un retour sur Terre sans cesse repoussé
Steve Stich, directeur du programme Commercial Crew de la NASA, a confirmé lors d’un point presse que le retour du Starliner était désormais fixé au mercredi 26 juin. Le désamarrage de la Station Spatiale Internationale (ISS) est prévu pour le 25 juin dans la soirée, heure américaine. Si tout se déroule comme prévu, la capsule devrait atterrir le 26 juin à la White Sands Test Facility au Nouveau-Mexique.
Nous avons besoin de plus de temps pour examiner les données, faire des analyses et nous assurer que nous sommes vraiment prêts à rentrer chez nous.
– Steve Stich, directeur du programme Commercial Crew de la NASA
Des problèmes techniques persistants
Malheureusement, les soucis rencontrés par le Starliner lors de son voyage aller vers l’ISS se répètent au retour. Plusieurs fuites d’hélium ont été détectées, dont certaines juste avant l’arrimage à la station spatiale. De plus, cinq des 28 propulseurs de la capsule sont tombés en panne pendant le trajet. Bien que les derniers tests se soient avérés plutôt positifs, avec des fuites moins prononcées et quatre des cinq propulseurs défectueux à nouveau opérationnels, ces problèmes inquiètent la NASA.
Des retards inévitables pour les missions commerciales
Ces soucis récurrents auront forcément un impact sur le calendrier des futures missions commerciales du Starliner. Avant d’envisager de transporter des astronautes, Boeing devra résoudre définitivement les problèmes de fuites d’hélium. Steve Stich a été clair sur ce point :
Nous n’allons pas décider d’une autre mission comme celle-ci avec les fuites d’hélium […].
– Steve Stich
Dans le meilleur des cas, le début des missions commerciales du Starliner est envisagé pour septembre 2025. Un calendrier qui semble de plus en plus difficile à tenir au vu des derniers événements.
Un parcours semé d’embûches pour Boeing
Depuis le lancement du programme Starliner, Boeing enchaîne les déconvenues. Entre les reports de lancements, les problèmes techniques et les atterrissages ratés, la firme américaine peine à tenir ses engagements. Pourtant, dans la course aux vols spatiaux commerciaux, chaque retard se paye cher face à une concurrence de plus en plus féroce.
Malgré ces difficultés, Boeing reste un acteur majeur du secteur spatial. Son expérience et son savoir-faire sont des atouts précieux pour relever les défis technologiques liés à l’exploration spatiale. Néanmoins, l’entreprise devra redoubler d’efforts pour rattraper son retard et tenir ses promesses.
Un enjeu crucial pour l’avenir des vols habités
Au-delà des intérêts commerciaux, la réussite du programme Starliner est cruciale pour assurer l’indépendance des États-Unis en matière de vols spatiaux habités. Avec la fin des navettes spatiales en 2011, la NASA s’est retrouvée dépendante des vaisseaux russes Soyouz pour acheminer ses astronautes vers l’ISS. Une situation inconfortable sur les plans stratégique et politique.
En développant ses propres solutions de transport spatial avec des partenaires privés comme Boeing et SpaceX, l’agence spatiale américaine cherche à retrouver son autonomie. Les succès récents de SpaceX avec sa capsule Crew Dragon montrent que cet objectif est à portée de main. Reste à Boeing de prouver qu’il peut, lui aussi, relever le défi.
Conclusion
Le report du retour sur Terre du Starliner illustre une nouvelle fois les difficultés rencontrées par Boeing dans son programme de capsule spatiale. Malgré les retards et les problèmes techniques, l’entreprise reste déterminée à mener à bien cette mission cruciale pour son avenir et celui des vols spatiaux habités américains. Les prochaines semaines seront décisives pour démontrer la fiabilité du Starliner et rassurer la NASA sur sa capacité à assurer des missions commerciales dans les temps impartis. Un défi de taille pour Boeing, dont la réputation et la crédibilité sont en jeu.