La Sonde Japonaise Akatsuki Ne Répond Plus Après 10 Ans D’étude De Vénus

Depuis près de dix ans, la sonde japonaise Akatsuki scrutait sans relâche l’atmosphère mystérieuse de Vénus, notre voisine cosmique. Malheureusement, cette mission scientifique pionnière vient de connaître un coup d’arrêt brutal. Fin avril, suite à une manœuvre de contrôle d’attitude, l’Institut des sciences spatiales et astronautiques du Japon (ISAS) a perdu le contact avec son précieux engin spatial, silencieux depuis dans le vide sidéral.

Akatsuki, une sonde pionnière pour percer les secrets de Vénus

Lancée en 2010 par l’agence spatiale nippone JAXA, la sonde Akatsuki avait pour mission ambitieuse d’étudier en détail la météorologie et l’activité géologique de Vénus, distante de 41 millions de kilomètres. Malgré un premier échec d’insertion orbitale, un second essai réussi lui a permis de devenir le seul engin en activité autour de cette planète.

Grâce à sa batterie de 5 caméras et spectromètres, Akatsuki a pu analyser comme jamais auparavant :

  • La dynamique des vents violents de la haute atmosphère vénusienne
  • La formation des nuages d’acide sulfurique
  • Les éclairs et orages dans les couches nuageuses
  • L’hypothétique activité volcanique à la surface

Un trésor de données qui permet de mieux comprendre les mécanismes climatiques extrêmes à l’œuvre sur cette jumelle infernale de la Terre. Les scientifiques espèrent ainsi en apprendre davantage sur l’évolution divergente de ces deux planètes pourtant si semblables à l’origine.

Un silence inquiétant après une décennie de bons et loyaux services

Mais alors qu’Akatsuki continuait inlassablement sa mission, transmettant de précieuses informations aux équipes de la JAXA, le pire est arrivé. Lors d’une phase délicate de stabilisation d’attitude fin avril, le contact a été perdu. Malgré les efforts acharnés des ingénieurs pour rétablir les communications, la sonde demeure désespérément muette depuis plusieurs semaines.

Nous mettons tout en œuvre pour comprendre ce qui s’est passé et tenter de reprendre le contrôle d’Akatsuki. Mais à plus de 40 millions de km, dans un environnement aussi hostile, c’est un immense défi.

déclare Takeshi Imamura, responsable scientifique de la mission

Si la sonde ne peut être sauvée, il s’agirait d’une perte considérable pour la communauté scientifique. Akatsuki était la seule sentinelle active autour de Vénus, fournissant des données inestimables pour percer les mystères de cette planète torride et corrosive recouverte d’épais nuages toxiques.

L’exploration de Vénus doit continuer malgré ce revers

Bien que la perte d’Akatsuki soit un coup dur, les scientifiques restent déterminés à poursuivre l’étude de Vénus, véritable laboratoire pour comprendre les climats extrêmes et l’habitabilité des exoplanètes. Fort heureusement, de nouvelles missions se préparent déjà pour prendre le relais :

  • DAVINCI+ (NASA) prévue pour 2029, explorera l’atmosphère et la surface vénusiennes
  • VERITAS (NASA) en 2031, cartographiera la surface en haute résolution
  • EnVision (ESA) au début des années 2030, étudiera l’atmosphère et la géologie

Ces projets ambitieux, combinant orbiteurs, atterrisseurs et sondes atmosphériques, devraient révolutionner notre compréhension de Vénus. Objectif : découvrir si notre voisine aujourd’hui si hostile a pu abriter un océan et peut-être même une forme de vie primitive par le passé, avant de basculer dans un emballement climatique cataclysmique.

En attendant de pouvoir transmettre le flambeau à cette nouvelle génération d’explorateurs, la courageuse Akatsuki aura ouvert la voie et accompli un travail scientifique remarquable pendant près de 10 ans. Si son silence venait malheureusement à se confirmer, elle laisserait un héritage inestimable pour l’étude de Vénus et notre compréhension du système solaire. Une belle leçon de ténacité et de persévérance face à l’adversité, dans la grande tradition de l’exploration spatiale.

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