Alors que la course à l’intelligence artificielle bat son plein, une pépite française se lance à la conquête du marché américain. Mistral AI, chouchou du président Emmanuel Macron, déploie ses ailes outre-Atlantique avec l’ambition de s’imposer face aux géants de la Silicon Valley. À la tête de cette expansion : Marjorie Janiewicz, récemment nommée directrice générale pour les États-Unis.
Un vent de French Tech souffle sur San Francisco
Dès sa prise de poste, Marjorie Janiewicz a affiché la couleur sur LinkedIn : « Je vais constituer une équipe et des opérations GTM [ndlr : Go-to-market, mise sur le marché] américaines de premier ordre ». Formée à Nantes, elle dispose d’une solide expérience dans le milieu du logiciel, notamment open source, un argument commercial mis en avant par Mistral AI. Son parcours chez MySQL, MongoDB, HackerOne ou encore Foursquare fait d’elle une ambassadrice de choix pour la French Tech à San Francisco.
Un soutien de poids à Paris
Cette start-up très « frenchie » bénéficie d’un soutien de taille en France. Née en 2023 sous l’impulsion de Timothée Lacroix, Guillaume Lample et Arthur Mensch, anciens de Meta et Google Deepmind, Mistral AI a rapidement publié ses premiers grands modèles de langage et décroché le statut de licorne. Une prochaine levée de fonds pourrait la valoriser à hauteur de 6 milliards de dollars, attirant l’attention de Paris, soucieux de s’imposer comme puissance de l’IA.
Les réticences de la France vis-à-vis de certaines directions de l’AI Act européen ont d’ailleurs été motivées par la croissance de Mistral AI. La société peut compter sur les conseils avisés, bien que questionnables d’un point de vue déontologique, de Cédric O, ancien secrétaire au numérique.
Miser sur l’open source pour séduire
Aux États-Unis, Mistral AI compte jouer la carte de l’indépendance et de la flexibilité face aux mastodontes du secteur. Bien qu’elle noue des partenariats et bénéficie parfois de leurs financements, l’entreprise mise sur l’open source et des modèles de langage sur mesure pour conquérir les entreprises. Marjorie Janiewicz l’affirme : « Fournir une IA sur mesure à tous les entrepreneurs nécessite une indépendance absolue, un engagement fort en faveur de solutions ouvertes, portables et personnalisables ».
Un positionnement jugé intelligent par les analystes de Bloomberg pour percer sur le marché américain, malgré une concurrence féroce :
- OpenAI soutenu par Microsoft
- Gemini de Google
- Meta qui joue aussi la carte de l’open source avec Llama
- Des start-up prometteuses comme Anthropic
Mais l’optimisme est de mise chez Mistral AI. Marjorie Janiewicz se réjouit : « J’ai déjà été agréablement surprise par la notoriété de la marque ». De quoi présager un bel avenir américain pour ce vent de French Tech nommé Mistral.
