Le Crédit d’Impôt pour les Véhicules Électriques Menacé par Trump

Le crédit d’impôt fédéral de 7 500 $ pour les véhicules électriques, une mesure phare de la loi sur la réduction de l’inflation, est dans le viseur de l’administration Trump. Selon des sources proches du dossier, l’équipe de transition du président élu souhaite mettre fin à cette incitation fiscale dans le cadre d’une réforme fiscale plus large, suscitant l’inquiétude des constructeurs automobiles et faisant chuter leurs actions en bourse.

Un coup dur pour l’industrie des véhicules électriques

Rivian et Tesla, deux poids lourds du secteur, ont vu leurs titres dégringoler respectivement de 12% et 5% suite à ces révélations. Pourtant, le PDG de Tesla Elon Musk, proche de Donald Trump, avait lui-même plaidé en faveur de la suppression des subventions :

Supprimez les subventions. Cela ne fera qu’aider Tesla.

– Elon Musk, juillet 2024 sur X (ex-Twitter)

Mais pour de nombreux acteurs du secteur, la suppression brutale de ce crédit d’impôt pourrait freiner l’adoption des véhicules zéro émission par les consommateurs américains et ralentir la transition vers une mobilité plus durable. Un coup dur alors que le marché des voitures électriques est en plein essor aux États-Unis.

Un parcours législatif semé d’embûches

Contrairement à ce que laisse entendre l’équipe Trump, la suppression du crédit d’impôt pour les véhicules électriques ne pourra pas se faire d’un simple trait de plume présidentiel. Intégré au code des impôts, le « Clean Vehicle Credit » doit d’abord être abrogé par le Congrès.

La meilleure occasion de le faire sera d’inclure cette mesure dans le projet de réforme fiscale qui doit être présenté au Congrès au printemps. D’ici là, l’administration Trump pourrait cependant utiliser le département du Trésor pour compliquer l’accès à ce crédit d’impôt.

Concilier doctrine républicaine et enjeux stratégiques

Au-delà de l’opposition de principe des Républicains aux subventions, les élus devront aussi examiner certaines dispositions de ce crédit d’impôt visant à favoriser la production nationale et à réduire la dépendance des États-Unis vis-à-vis de la Chine :

  • Obligation d’assembler les véhicules sur le sol américain
  • 50% minimum des composants de batteries et minerais critiques doivent être sourcés et traités aux États-Unis ou chez un partenaire commercial (part augmentant de 10% par an jusqu’en 2027)

Ces exigences, conçues pour stimuler l’emploi et l’innovation dans la filière des véhicules électriques, pourraient trouver un écho favorable chez certains élus républicains soucieux de la souveraineté industrielle américaine face à la domination chinoise sur le marché des batteries.

Vers une remise en cause plus large des aides à la transition énergétique ?

Au-delà du crédit d’impôt pour les véhicules électriques, c’est tout un pan de la politique énergétique et climatique de l’administration Biden qui pourrait être remis en cause par le nouveau Congrès à majorité républicaine. Les incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique pourraient ainsi subir le même sort.

Reste à savoir si les élus parviendront à trouver un équilibre entre doctrine anti-subventions et impératifs stratégiques de long terme. L’avenir du crédit d’impôt pour les véhicules électriques, et plus largement de la politique de décarbonation de l’économie américaine, en dépendra.

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MondeTech.fr

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